L'établissement hospitalier (E.H.) Docteur Benzerdjeb de Aïn Témouchent a abrité, ce mardi, les premières journées maghrébines d'hygiène hospitalière, auxquelles ont pris part plus de 200 invités, dont des médecins spécialistes, des professeurs et des cadres du ministère de la Santé, ainsi que les autorités de la wilaya, avec à leur tête le secrétaire général de la wilaya. Le porte-parole de ces journées, en l'occurrence le Dr Khodja, épidémiologique à l'E.H., «a inscrit la tenue de cette manifestation maghrébine sur les infections nosocomiales, dans le cadre de la mise en oeuvre d'une stratégie maghrébine dans le domaine de la lutte contre les infections nosocomiales» et la gestion du cadre organisationnel habilité à prendre en charge les problèmes posés au vécu, que ce soit en amont ou en aval de tout l'itinéraire, selon les moyens humains et matériels de chaque pays et les expériences à échanger à ce titre. Ceci, bien entendu doit, avoir une plate-forme commune de règlementations et de lois usitées sur l'hygiène hospitalière. Le docteur Tarfaoui, sous-directeur au ministère de la Santé publique et de la Réforme hospitalière, a présenté le plan de lutte contre les maladies générées par le manque d'hygiène en milieu hospitalier. Il a situé la problématique, non pas en terme de textes législatifs et réglementaires, mais dans le domaine de prise en charge effective de la mise en oeuvre du plan en milieu hospitalier par les comités locaux dûment désignés et responsables de la tenue de statistiques et d'instruments de lutte. Reconnaissant qu'avant 2005, ce volet avait été pris en charge timidement, le représentant du ministère de la Santé parle d'aménagements structurels et organisationnels à plusieurs niveaux de décision et d'exécution, que ce soit à l'échelle du ministère, des CHU, des EH ou des EPH. Deux projets de loi sont sur la table du ministère, a-t-il dit. Il s'agit de celui lié à la restauration en milieu hospitalier et de l'autre qui a trait à l'élimination des déchets hospitaliers, notamment anatomiques. Se basant sur des statistiques établies par son département, le représentant du ministère de la Santé estime que le taux de prévalence nationale des infections nosocomiales est de l'ordre de 14%, soit le double de celui enregistré en France. Par contre, le seuil de résistance a été évalué à 10%. Les mêmes sources d'information font état que 30% des infections sont pulmonaires, 25% sont liées au site opératoire et 20% sont à caractère urinaire. En somme, 60% des infections sont manuportées. Voulant certainement user de la présence d'un assistance variée et responsable à plusieurs niveaux exécutifs et décisionnels, l'orateur ne s'est pas gêné pour rappeler que seulement 20% du personnel médical se lavent les mains et que 100% des structures continuent de faire la stérilisation à l'aide de la chaleur sèche, une technique dépassée qu'il faut remplacer par celle dite de stérilisation humide. Abondant dans le même sens, l'orateur a révélé que moins de 20% de ceux en charge font le tri à la source et plus de 80% des incinérateurs ont plus de 20 ans, avec 1 sur 5 en panne. La réflexion irait pour des centrales d'incinération extra-muros. L'état des lieux est plus que choquant. Les réformes entreprises doivent servir à quelque chose et en premier lieu à bannir les réflexes hérités depuis des lustres et lutter pour une santé de qualité, donc de bonne hygiène hospitalière.