Tout en assurant le service minimum, même si l'activité est pratiquement quasi nulle, la soixantaine de travailleurs du Grand Hôtel, cédé officiellement à un opérateur privé en 2007, ont observé à partir d'hier, et durant trois jours, un débrayage pour amener leur tutelle, la SGP Gestour, de leur verser leur indemnité de 10 % de la transaction estimée à près de 51 milliards, comme stipulé dans l'accord conclu entre le partenaire social et la tutelle. Banderoles suspendues à l'entrée de l'établissement, portant des slogans tels « donnez-nous nos droits » ou encore, « non aux deux poids deux mesures », les protestataires ont tenu à alerter aussi bien l'opinion publique que les responsables concernés sur ce qu'ils considèrent comme étant du mépris à l'encontre d'un personnel qui a usé de tous les recours pour faire valoir leurs droits légitimes. Ce qui irrite plus ces travailleurs est le fait que leurs collègues de deux autres établissements hôteliers, le Ryad de Sidi Fredj et le Essalam de Skikda, cédés bien après le Grand Hôtel, ont été régularisés, alors qu'eux sont toujours en attente. Pour rappel, le protocole d'accord a fixé l'indemnité à 10 % du montant de la transaction estimée ou bien l'affectation de 10 % des actions pour le personnel maintenu à hauteur de 80 % par le nouveau propriétaire des lieux, et ce pour une durée de 5 ans. Selon un membre de la section syndicale, avant d'opter pour cette action extrême, le collectif des travailleurs a adressé plusieurs correspondances à la direction de l'Entreprise de gestion touristique de l'Ouest (EGTO) et que cette dernière a répondu que le dossier a été remis à la SGP qui, à son tour, l'a déposé au niveau du Conseil de participation de l'Etat (CPE). Une autre correspondance portant sur la même revendication a été envoyée au Premier ministre le 18 mai dernier. Même le Premier ministre a été saisi sur cette affaire et qui, en guise de réponse, a informé les concernés que le Conseil des participations de l'Etat (CPE) a été saisi. Contacté par nos soins, le directeur général de l'Entreprise de gestion touristique de l'Ouest (EGTO), dont le siège est à Béchar, avait confirmé il y a plusieurs mois sur ces mêmes colonnes ces dires en précisant que « le dossier est en cours de traitement au CPE et qu'une issue est imminente et ne dépasserait par la quinzaine de jours ». Ainsi, après deux ans d'attente alors qu'il en reste que trois selon le protocole d'accord pour que le nouveau propriétaire puisse avoir toute la latitude de mettre fin à l'activité du personnel actuellement en place, le non versement de cette indemnité peut mettre dans une situation sociale difficile ce personnel, même si, dans l'immédiat, les salaires sont versés régulièrement. A cela s'ajoute le fait que le Grand Hôtel, inauguré au début des années 20, a grandement perdu de son lustre d'antan et n'est plus compétitif relativement à d'autres établissements hôteliers et nécessite des grands travaux de réaménagement et surtout de consolidation de l'édifice, qui commence à présenter des signes de vétusté.