Culminant à 1.999 mètres d'altitude, l'Ouarsenis, ou «Ouarsenaris», un mot berbère qui signifie «rien de plus haut», apparaît comme le troisième sommet après les monts de Lalla Khadidja et le Djurdjura. Les gravures rupestres et les ruines existantes attestent que la région a été habitée depuis des temps immémoriaux, bien que sociologues et historiens soient restés muets à ce sujet. Au IIe siècle après JC., le célèbre géographe grec Ptolémée mentionnait que des populations, les Maziges et les Banturares, habitaient au sud de cette montagne. Au XIVe siècle, Ibn Khaldoun rapportait que cette région était habitée par les Beni Toudjin, expliquant également que les Zoghbas, venus de Gabès et de Tripoli, se sont installés dans cette région à la fin du XIIe siècle. Certaines tribus citées par Ibn Khaldoun existent encore de nos jours, telles les Touadjnia, les Beni Tighrine, les Beni Ziten, les Beni Mengouche et les El Ousta. Ibn Khaldoun cite également les grandes figures de la région, notamment Atia Ibn Dafliten, Lokman Ibn Moâtez et Arif Ibn Yahia, ambassadeur du sultan mérinide Abou El-Hassen, qui remplit plusieurs missions auprès des Hafsides, souverains de l'Ifriquia (Tunisie), des Beni Lahmer, du sultan d'Andalousie et des Turcs qui gouvernaient l'Egypte. Le passage dans l'Ouarsenis de Yaghmoracen et d'Ibn Toumert est également mentionné et c'est à l'occasion de ce passage qu'Ibn Toumert a découvert El Béchir El Ouancharissi dont il a fait un ami et conseiller. El-Ouancharissi, jurisconsulte maghrébin, a composé deux ouvrages en droit musulman qui lui ont conféré une grande notoriété dans la région. L'histoire contemporaine de la région est marquée par la grande résistance, au début de la colonisation, au XIXe siècle, de l'Emir Abdelkader, auquel firent allégeance plusieurs tribus importantes. C'est probablement ce qui l'a conduit à ériger une place forte à Taza, aujourd'hui Bordj Emir Abdelkader. La construction fut confiée à Mohamed Ben Allal Ould Sidi M'barek. A Taza, on raconte que la mère de l'Emir, Lalla Zahra, est enterrée dans la région. Lors de la guerre de libération nationale, une grande figure apparaît en la personne de Bounaâma Djillali dit «Si Mohamed». Dès son jeune âge, il adhère au PPA puis au MTLD et fit preuve d'un grand militantisme, ce qui lui valut d'être élu pour assister en 1953 au congrès d'Hornu en Belgique. Dès la première heure, il rallia l'ALN et fit un remarquable travail d'organisation, réussissant à battre en brèche toutes les tentatives de mettre en échec la révolution grâce à son intelligence et à ses méthodes planifiées de travail face à l'affaire Kobus, la «paix des braves», etc. En 1958, il mettra également en échec l'importante opération «Couronne» déclenchée par l'armée coloniale pour tenter de venir à bout des maquis de la wilaya IV et de son prestigieux chef Bounaâma dit «Si Mohamed», grâce à la tactique de guérilla qu'il adoptera.