Depuis près d'un mois, le marché de la cigarette a été perturbé en raison, d'une part, de la rupture de stocks des marques prisées et importées légalement et, de l'autre, par les saisies effectuées sur des marques introduites illicitement sur le marché national comme c'est le cas des «Legend». Du coup, la baisse de l'offre a engendré des augmentations atteignant jusqu'à 20 dinars pour un paquet au niveau du marché de détail. Par ailleurs, les «Gauloises» ont totalement disparu du marché, notamment après l'importante augmentation décidée en France, un prix qui ne pouvait être compétitif sur le marché algérien. Concernant les «L&M» et les «Winston», dont le prix à augmenté en gros entre 10 et 15 DA, les buralistes l'expliquent par la faiblesse de l'offre suite à la rupture de stock causé par le retard dans l'arrivage. Pourtant, le marché concernant ces deux marques a été stabilisé à l'issue de la réglementation de leur importation en Algérie détenue par un importateur étranger basé dans un des pays du Golfe. Cependant, les buralistes mettent à l'index les grossistes aux gros moyens financiers et qui, après avoir eu vent de la pénurie, ont stocké d'importantes quantités pour les écouler ensuite au compte goutte. Ainsi, en gros, ces deux marques étaient vendues chez les buralistes à 100 DA le paquet, alors que depuis notamment une quinzaine de jours, leurs prix vacillent entre 115 et 120 DA. Ce sont ces réseaux de spéculation qui détiennent les leviers de tout un segment commercial qui brasse chaque année des milliards de dinars, en l'absence totale de système de régulation et de contrôle, estiment les buralistes, pris entre le marteau et l'enclume, car, d'une part, ils doivent suivre le cours du marché et, de l'autre, ils doivent satisfaire leur clientèle surprise par cette hausse fulgurante. Quand aux «Legend», importées frauduleusement des frontières du sud du pays, appelée communément les blondes des pauvres pour leur prix bas, sa rareté s'explique par les nombreuses saisies effectuées sur cette marchandise importée notamment des pays subsahariens connus pour leurs spécialistes en contrefaçon. En plus, hormis les normes de production bafouées, ce sont les conditions de transport qui sont condamnables. Un buraliste affirme que parfois, à l'ouverture d'un paquet, l'odeur du gasoil est étouffante. Les prix affichés pour cette maque est de 75 DA, alors qu'il y a un mois, elle était cédée chez le buraliste à 60 DA, avec une marge bénéficiaire de 15 DA. Par ailleurs, la seule marque produite par la SNTA et qui concurrence les marques étrangères est les Rym. Les buralistes font savoir que même cette dernière a connu une augmentation substantielle étant donné que si le prix officiel est toujours fixé à 70 DA, le fait que la demande s'est accrue a fait que les grossistes ont profité pour l'augmenter jusqu'à 88 DA, avec, en plus, des ventes concomitantes pour écouler les marques les moins demandées. Ainsi, chez le buraliste, si en temps normal, elle est cédée à 75 DA, elle atteint en temps de crise 90 DA. Les seules marques de cigarette de tabac noir qui n'ont pas connu d'augmentation sont les Nassim et les Afras qui sont toujours commercialisées à 50 DA, leur prix officiel.