«Tous les moyens de pression sont vainement déployés pour casser la grève des enseignants», fera remarquer le coordinateur national du CNAPEST, M. Larbi Nouar. A un moment où la paralysie du secteur de l'éducation a, selon les syndicats, encore gagné en ce troisième jour de la protesta dans le secteur de l'éducation, plusieurs établissements scolaires, qui ont rejoint le mouvement de contestation, portant le taux de participation à plus de 95% à travers les lycées, et plus de 90% au niveau des CEM et écoles primaires sur le territoire national, et après avoir brandi la défalcation des journées de grève du salaire des enseignants grévistes, «alors que le devenir de ces journées de grève est laissé aux soins des négociateurs, comme le stipule la loi 90/02» (dixit M. Larbi Nouar), voilà que le ministère recourt à la justice, qui a statué en référé sur une demande d'annulation du débrayage. M. Larbi Nouar n'ira pas par quatre chemins pour dénoncer cette escalade dans les formes d'intimidation des grévistes, assurant que «le recours abusif à la justice n'est pas une solution aux problèmes dans lesquels se débat le secteur de l'Education nationale», tout en précisant que la décision de justice en question n'a pas été officiellement notifiée aux syndicalistes. «Et puis, dira-t-il, comment voudrait-on qu'on se plie, nous autres, à la loi et aux décisions de justice, alors que le Premier ministre lui-même commet de graves exactions en décidant de ne pas accorder l'effet rétroactif dans le règlement du régime indemnitaire, allant à contre-courant du décret présidentiel régissant la nouvelle grille des salaires». Notre interlocuteur ajoute dans ce sens que «les pouvoirs publics seraient mieux avisés en dotant le ministère de tutelle de prérogatives afin de mener des négociations qui peuvent changer des situations juridiques vers d'autres nouvellement conçues». Quant à la suite à donner au mouvement de contestation à la lumière de ces derniers développements, notamment après l'annulation de la grève par la justice, M. Larbi Nouar avouera que la décision appartiendra au conseil national du CNAPEST, non sans faire part de son estimation personnelle à propos «d'une base virulente et décidée à aller le plus loin possible dans ce bras de fer avec le ministère de tutelle». Enfin, en attendant la réunion du conseil national du CNAPEST, prévue pour demain, M. Nouar lance que «le mouvement de protestation est ouvert sur toutes les probabilités qu'on puisse imaginer».