Scandaleux, c'est le moins que l'on puisse dire sur la réaction insignifiante de la FIFA, qui continue de soutenir «officieusement» l'équipe et le peuple égyptiens. Et pourtant, des mises en garde sévères ont été adressées par cette même FIFA aux premiers responsables égyptiens après l'attaque du bus qui transportait l'EN algérienne. La FIFA s'est dite tout à fait scandalisée par les déclarations du sélectionneur argentin, Maradona, récemment, mais en revanche, c'est le silence radio après l'attaque «rangée» sur nos joueurs, qui ont failli y laisser leur vie. On se demande qu'elle aurait été la réaction de la FIFA si le bus des «Bleus» de France avait été attaqué en Irlande ? Il ne faut pas être un haut responsable de la FIFA pour être convaincu que l'Irlande perdrait son match avant même de l'avoir joué. Pour retracer les faits et afin de comprendre mieux le «deux poids, deux mesures» de la FIFA, il suffit de revenir un tout petit peu en arrière pour constater cette amère réalité. La Fédération internationale de football avait envoyé une correspondance à son homologue égyptienne dans laquelle elle la mettait en garde contre tout «dépassements ou incidents» lors du match Egypte - Algérie prévu le 14 novembre au Caire pour le compte de la 6ème et dernière journée des qualifications jumelées de la Coupe du Monde et Coupe d'Afrique des nations 2010. L'instance dirigeante du football mondial a indiqué dans sa correspondance qu'elle a appris à travers les médias, l'existence d'une certaine tension autour de ce match capital. Inutile de rappeler que malgré ces mises en garde, les joueurs algériens ont subi un traitement spécial à leur arrivée au Caire. Les journalistes étrangers qui ont suivi de près l'événement assurent qu'ils n'ont jamais vu pareils dépassements de leur vie. Le reporter français de la chaîne «Canal+», Guillaume Pivot, présent lors de ce «guet-apens», avoue avoir vécu l'enfer. Ajoutez à cela, la forte couverture médiatique qui a montré des images choquantes à travers les différentes chaînes télévisées mondiales, ainsi que par Internet dans laquelle on trouve des séquences inédites, filmées par des amateurs. La FIFA qui suivait de près tout ce qui entoure cette rencontre et qui a souhaité que les qualifications se terminent comme elles ont commencé dans un fair-play, et la coopération nécessaire, n'a pas bougé le petit doigt. Et pourtant, une délégation composée des premiers responsables de la sécurité au niveau de l'instance mondiale a été dépêchée au Caire le 11 novembre pour surveiller tout débordement. «Faut-il attendre une mort d'homme pour que la FIFA se décide ?», s'est exclamé le journaliste français et ex-international, Jean-Michel Larqué. Le lendemain, la Fédération internationale a adressé une seconde correspondance à l'Egypte, exigeant «plus de sécurité pour les supporters et joueurs algériens avant, pendant et après le match». En dépit de toute la haine et la conspiration du peuple égyptien, l'EN a joué ce match et a perdu par deux buts à zéro, synonyme d'un match d'appui au Soudan. Après cette fatidique rencontre, le bus des Algériens a été bloqué pendant deux heures au stade. On parle même de plusieurs blessés dans le camp algérien parmi les supporters, qui ont été blessés à la sortie du stade international du Caire, par des supporters égyptiens déchaînés. Ces heurts interviennent seulement deux jours après une attaque contre le bus de la sélection algérienne. Ils ont bloqué tous les véhicules au niveau du barrage pour vérifier si les passagers étaient algériens ou égyptiens. A chaque fois qu'un bus transportait des Algériens, il s'est fait copieusement caillasser. Au moins quatre bus ont ainsi été attaqués. A quelques dizaines de mètres de là, se trouvaient quatre camions de la police anti-émeutes, mais les forces de l'ordre ne sont pas intervenues. Dans cette ambiance survoltée et face à ces dépassements inadmissibles, la FIFA, qui a malgré tout décidé de maintenir le match, doit prendre ses responsabilités.