Dès vendredi matin, au marché hebdomadaire d'El-Hamri, le décor du commerce d'avant l'Aïd El-Adha s'est installé dans la précipitation pour rattraper le temps freiné ainsi par les ardeurs d'un match historique. Et ce décor de rappeler aux uns et aux autres qu'il ne reste plus qu'une semaine, à peine, pour célébrer la Fête du sacrifice comme il se doit. Hier, au quartier d'El-Hamri, les vendeurs occasionnels étaient nombreux à étaler la panoplie d'outils du parfait «debbah», barbecues et autres. Un jeune vendeur, journal à la main, répondait difficilement aux premiers clients qui le sollicitait sur les prix. Près de lui, un jeune palabrant au milieu de plusieurs de ses camardes qui buvaient comme du miel le témoignage de sa campagne de Khartoum. Il y a lieu de signaler que ce vendeurs installé informellement à la rue Boudjella Yahia, comme chaque année, jouxte un forgeron qui aiguise pour la circonstance les couteaux à raison de 50 dinars l'unité. «La bataille», c'est un mot créé du génie populaire pour désigner le bas de gamme ou matériel «jetable». Une hache au prix de 3.800 dinars haut de gamme et celle de moindre qualité à 800 dinars, la différence est de taille. Le kilo de charbon est à 70 dinars le kilo et le brasero en tôle varie entre 150 et 450 dinars, selon le volume de contenance. Les couteaux de toutes sortes valant entre 150 et 850 dinars, là également les prix varient en fonction de la qualité. Les broches de toutes sortes entre 80 et 200 dinars pour un étui de cinq unités. Les grills «ordinaires», faits de fils de fer, sont cédés entre 20 et 25 dinars. Les pompes, pour ceux qui ne peuvent souffler le mouton une fois sacrifié, coûte 400 dinars. Telle est la mercuriale de l'outillage proposé par le marché cette année et il faut dire que le grand rush n'a pas encore eu lieu, compte tenu de tout ce qui a entouré le match de Khartoum, avant, pendant et après. Et les discussions autour des étals, comme partout, ne tournaient qu'autour de ce que sont en train de vomir les télés égyptiennes sur notre compte. A M'dina Jdida, même décor et mêmes discussions. Des couteaux de toutes sortes de 1.000 dinars l'unité à 100 dinars. Des braseros de bonne qualité, tous en tôle, et il n'y a plus trace de celui conçu en argile. Des cordelettes à 100 dinars, des crocs également au même prix sont proposés à la vente. Des salopette en bleu de chine, tout ce que l'on pourrait imaginer pouvant être d'une quelconque utilité le jour de l'Aïd. Le flux de la clientèle n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière, puisque la plupart n'ont pas encore acheté la bête à sacrifier. Et c'est paradoxal, selon un vendeur, les prix peuvent sensiblement baisser car, les maquignons et les vendeurs en gros ont peu de temps pour écouler leur marchandise, compte tenu du laps de temps qu'il leur reste, puisque, d'habitude, à une semaine de la fête, une grande partie du cheptel aurait déjà trouver preneur.