Rattrapé par son passé, l'un des membres de la bande de malfaiteurs ayant assassiné le gardien d'une résidence, au quartier de Courbet, lors d'un acte de cambriolage, était hier devant le tribunal criminel d'Oran. Suite à l'opposition qu'il a faite contre sa condamnation par contumace, en février 2009, à la réclusion perpétuelle, B.F a été jugé hier contradictoirement. Ses acolytes, au nombre de six, dont une femme, avaient été jugés le 14 février dernier et condamnés à des peines entre 10, 15 ans et la réclusion à perpétuité, pour «homicide volontaire et complicité, vol qualifié et complicité et recel». Genèse de cette affaire criminelle: un coup de fil reçu, le 19 mai 2008 à 9 heures du matin, par le 3e arrondissement de la police de wilaya d'Oran, l'informant de la découverte d'un cadavre dans un domicile à Courbet. L'appel téléphonique provenait du maître des lieux et le corps sans vie était celui du concierge de la villa, un sexagénaire répondant aux initiales B.N. Une enquête est déclenchée par la Brigade criminelle de la Sûreté de wilaya. Acte I: prospection approfondie des lieux du drame. Le cadavre du gardien, l'homme de confiance de cette famille riche, était drapé et enveloppé dans un matelas de laine. La mort a été donnée, selon l'autopsie qui sera pratiquée par le service de médecine légale, par étranglement à mains nues. Le corps frêle et efflanqué du vieil homme portait en outre plusieurs cicatrices et meurtrissures avec plein de tâches bleuâtres dans divers endroits. Mais, surtout, une assez profonde plaie au niveau de la nuque. « Décor » de la scène du crime. Plusieurs traces convergentes de vol par effraction ont été prélevées par les enquêteurs. Les cambrioleurs auteurs du crime se sont invités dans une villa somptueuse chichement équipée et ont laissé derrière eux un lieu sens dessus-dessous, signe de la brutalité et de la maladresse de leur action. En effet, les malfrats ont tout cassé sur leur chemin. Une somme d'argent de 600 millions de centimes, des objets domestiques précieux et un coffre-fort faisaient partie du butin emporté par les malfaiteurs. Le coffre-fort sera plus tard défoncé par les voleurs, qui y ont trouvé un important lot de bijoux, selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi. La part - argent cash seulement et sans compter le partage des produits nature - qui est revenue à chaque membre de la bande : 50 millions de centimes, selon leurs aveux consignés dans les PV d'audition et ceux du juge d'instruction. Mobile du crime connu et circonstances de l'acte criminel déterminés. Restait à savoir comment cette opération a été planifiée et, surtout, quelle est la source d'information qui a livré les éléments de renseignement nécessaires (le plan de la maison, où l'argent et le coffre-fort étaient cachés, l'information sur l'absence du maître des lieux qui était alors en vacances en Espagne...). L'indicateur, où plutôt l'indicatrice puisqu'il s'agit d'une femme ne tardera pas à être connue et arrêtée. Elle n'est autre qu'une proche parente de la mère de la famille victime, B.F.Z, en l'occurrence, dont la vérification du portable par les enquêteurs a montré qu'elle avait reçu plusieurs appels et en a émis autant vers le portable du chef de la bande présumé le jour même du cambriolage. C'est cette femme qui a servi comme fil d'Ariane pour l'élucidation du crime. Le P.G a requis 20 ans d'emprisonnement contre l'accusé B.F. A l'issue des délibérations, celui-ci a écopé de la réclusion à perpétuité.