L'armée britannique a fini enfin par se rendre à l'évidence. Elle vient de se rendre compte que la ligne téléphonique, spécialement dédiée à ceux qui pensent avoir vu des ovnis ou des extraterrestres, n'a plus sa raison d'être. L'a-t-elle jamais eue d'ailleurs ? Ouverte il y a cinquante ans pour recueillir les éventuels témoignages à propos de vies extraterrestres, cette ligne téléphonique ainsi que l'adresse internet qui l'a renforcée depuis quelques années viennent d'être suspendues définitivement. La raison invoquée est, semble-t-il, purement financière car, cette décision permettra d'économiser annuellement aux alentours de 48.000 euros. Une somme qui, à ne pas douter, ira renforcer le budget de la guerre que les Anglais mènent en Afghanistan aux côtés des Américains et autres alliés. A vrai dire, ce n'est pas la décision qui étonne. Ni la réaffectation budgétaire d'ailleurs. Ce qui stupéfait à plus d'un titre, c'est de voir une armée comme celle britannique qui vit, depuis un demi-siècle, la tête dans le ciel à la recherche de vaisseaux venus d'ailleurs. La fiction du cinéma américain aura-t-elle été forte à ce point ? Le mensonge a-t-il été si vraisemblable qu'il fut avalé par ceux-là mêmes qui l'ont fabriqué ? Lassés d'avoir attendu en vain des Martiens ou des Vénusiens qui n'arrivent pas, les British ont préféré redescendre sur terre. Là au moins, ils trouveront de quoi s'occuper. Comme envoyer des troupes puis des renforts en Afghanistan, exactement ce qu'ils ont déjà fait en Irak. Et tant pis si, comme le mentionnent déjà certains, l'aspect mystérieux de la chose a été sacrifié. Et tant pis si, comme on le redoute, la guerre en Afghanistan finira par faire plus de mal aux civils innocents qu'aux Talibans. L'essentiel, on l'aura compris, c'est de participer aux côtés du grand frère américain. Il est, parfois, des contradictions que le cerveau humain n'arrive ni à appréhender ni à comprendre. Comment se fait-il qu'au pays de Francis Bacon, l'armée puisse garder la tête dans les nuages un demi-siècle durant, et comme se fait-il que l'Etat ait accepté de payer pour cela ? Si c'était un pays du tiers-monde qui l'avait fait, tout le monde aurait souri et l'on aurait, indiscutablement, mis cela sur le compte du sous-développement mental, mais là, comme il s'agit des Britanniques, tous trouvent la chose des plus normales et des plus banales ! Comme quoi tout dépend à qui on a affaire.