« Bien qu'il ait connu des améliorations certaines et perceptibles sur le terrain, durant ces trois dernières années, le secteur des transports dans la wilaya de Médéa continue toujours à faire face à des insuffisances et des difficultés, dont la première et essentielle victime n'est autre que le citoyen ne possédant pas de moyen de locomotion aussi bien en zones urbaines que dans celles rurales». Telle est la conclusion qui ressort de l'étude du lourd dossier des transports dont a eu à débattre l'APW de Médéa lors de sa troisième session ordinaire qui s'est tenue dernièrement en présence du wali, M. Abdelkader Zoukh. Une étude de dossier à laquelle ont pris part également les 19 chefs de daïra ainsi que tout l'exécutif de la wilaya de Médéa et sur laquelle ont planché deux commissions de l'APW, à savoir celles chargées de «l'équipement et de l'aménagement du territoire» et de «l'agriculture, les forêts, la protection de l'environnement, les ressources halieutiques et la pêche maritime». Un dossier qui a été présenté par M. Hocine Benothmane, directeur de ce secteur au niveau de la wilaya de Médéa, et qui aura eu le mérite d'avoir été très exhaustif et bien détaillé, d'une analyse objective mettant en relief les améliorations réalisées jusqu'à aujourd'hui mais surtout les difficultés et les insuffisances qui caractérisent encore ce secteur combien stratégique, qui constitue assurément la «colonne vertébrale» du développement socio-économique de la région. S'étalant sur une superficie de plus de 8.700 km², et comptant pas moins de 64 communes administrées par 19 daïras (avec une moyenne de trois communes par daïra), la wilaya de Médéa a comptabilisé, au 31 août 2009, pour son secteur des transports, 48 lignes nationales en direction des wilayas limitrophes (Alger, Aïn Defla, Bouira, Blida, Djelfa, M'sila), que couvrent 159 véhicules pour un total de 4.822 sièges. Alors que pour ce qui est des lignes urbaines, dont bénéficient aujourd'hui trois villes seulement (Médéa, Berrouaghia et Ksar El-Boukhari), l'on en compte 44 que couvrent 268 véhicules pour un total de 11.230 sièges. Le transport rural enfin dispose de 232 lignes que couvrent 666 véhicules pour un total de 12.106 sièges. Un transport rural qui, malgré les améliorations enregistrées en 2009 par rapport à l'année 2008 (641 véhicules pour 11.431 sièges), reste encore et malheureusement le parent pauvre de ce secteur des transports dans la wilaya de Médéa. Des insuffisances et des difficultés que l'on retrouve également dans le transport scolaire et celui universitaire. Des insuffisances et des difficultés qui se résument encore et essentiellement dans le nombre très restreint des véhicules dans un grand nombre de communes rurales, la vétusté et la mauvaise qualité de la plupart de ces véhicules, l'insuffisance ou l'absence de stations et d'abribus dans de nombreuses communes, l'absence de coordination entre la direction des Transports et les communes, le nombre très élevé de licences de taxi non exploitées pour des raisons ignorées et qui se chiffrent aujourd'hui, à titre d'exemple, à 1.082 taxis non exploités sur les 2.361 autorisations accordées au profit des 64 communes de la wilaya de Médéa. Ceci entraînant inévitablement le développement illégal du transport clandestin avec toutes les conséquences qui en découlent. Comme autres insuffisance et difficultés, il convient de noter également le contrôle qui devrait être continuel et efficace dans la prise en charge des véhicules, l'application stricte des horaires de départ et d'arrivée des bus, l'obligation de marquer l'arrêt aux différentes étapes d'un itinéraire en milieu urbain surtout, l'absence de bus au-delà de 18h00 en période hivernale (à Médéa surtout et notamment sur certaines lignes, allant de Tahtouh vers Aïn D'heb, Theniet El-Hadjar, Batti, Ketiten...). Des insuffisances et des difficultés qui ont amené les deux commissions de l'APW en charge de ce dossier des transports à faire part d'une quinzaine de recommandations dont surtout celle liée au renforcement des communes rurales en matière de moyens de transport avec l'apport, grâce à un encouragement effectif, de l'investissement par le biais de l'ANSEJ, la CNAC... Ce qui permettrait l'ouverture de nouvelles lignes à même de mettre fin à l'isolement des populations rurales des zones éloignées. Et il en est de même pour le renforcement du transport scolaire à travers la mise de moyens financiers et matériels à la disposition des communes auxquelles revient justement, faut-il le rappeler, la prise en charge du transport scolaire. Par ailleurs, il a été recommandé la révision express de tous les véhicules de transport afin d'en éliminer définitivement ceux vétustes qui présentent un réel danger pour les usagers. Une liste de recommandations qui s'est terminée par l'invitation des responsables concernés à organiser une journée d'étude qui sera consacrée à ce secteur des transports et qui regrouperait les communes, la direction des Transports, les services de sécurité (gendarmerie et sûreté) et le mouvement associatif à travers ses associations de quartiers.