La grève annoncée samedi dernier par le syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et devant prendre effet à partir d'hier n'a pas été suivie à Oran, ainsi que par la majorité des wilayas de l'ouest du pays. C'est ce que nous a révélé, hier, un membre de ce syndicat qui a requis l'anonymat. Pour le syndicaliste, «si les motifs de la grève demeurent indiscutables, il n'en demeure pas moins que la position de boycott de la protestation par les praticiens de l'Ouest, ainsi que plusieurs wilayas du pays est un signe de dénonciation du caractère illégitime de l'actuelle direction nationale née du dernier congrès du syndicat». Notre source nous apprend également que deux membres du bureau national du syndicat ont démissionné dernièrement pour protester contre les problèmes organiques observés au sommet du SNPSP. Ainsi, aussi bien au niveau du CHU d'Oran que les structures de santé publique, aucun signe de grève n'était perceptible et le service était assuré normalement. Pour rappel, le SNPSP qui est revenu samedi à travers un communiqué sur la grève cyclique a appelé ses adhérents au strict respect du mot d'ordre de grève jusqu'à l'aboutissement de sa plate-forme des revendications énoncées telles la promulgation du statut particulier dans sa forme négociée et ratifiée en commission mixte (ministère-SNPSP) le 30 mars 2008 et la mise en place d'une commission mixte pour le régime indemnitaire. Parmi les autres revendications, à noter l'aménagement et la répartition des horaires de travail à l'intérieur de la semaine dans le secteur de la fonction publique (repos hebdomadaire), l'élargissement au profit du praticien généraliste du droit à la procédure de cessibilité pour le logement de fonction, à l'instar des autres corps de la fonction publique, ainsi que la levée de toutes les situations d'entrave au libre exercice du droit syndical. Le même syndicat fait remarquer également qu'en dehors de situations d'urgence médicalement établies, sont concernées par le mouvement de grève les activités de soins, de consultation et d'exploration biologique et/ou radiologique, toutes les activités de prévention, y compris la remise des bilans des différentes activités, ainsi que les activités d'enseignement et de formation. Sur un autre plan, la même représentation syndicale a rappelé à ses adhérents la décision du conseil national d'élargir le cadre du service minimum à la participation des praticiens grévistes aux campagnes de vaccination contre la grippe A H1N1. Un taux de suivi de 62% à Constantine Le mouvement de grève a été suivi à Constantine à 62% (taux enregistré à 15 heures) dès le premier jour, selon le président du bureau de wilaya du syndicat SNPSP, le Dr Belkhalfa. Ce dernier a assuré que ce taux est susceptible d'augmenter dans les jours qui viennent, grâce à une campagne d'information et de sensibilisation que son syndicat va entamer auprès des travailleurs du secteur pour les amener à adhérer au mouvement. Notre interlocuteur précise que ce syndicat est bien implanté et bien structuré au niveau du CHU de Constantine, des daïrate et communes du Khroub, Aïn Smara, Aïn Abid, Hamma Bouziane et Zighoud Youcef. Le syndicat SNPSP revendique depuis 2007, selon les dires du président du bureau de wilaya de Constantine, l'association de ses représentants à l'élaboration du statut des travailleurs du secteur et non pas unilatéralement par le ministère de tutelle. Réitérant cette principale revendication, il nous est précisé que ce syndicat a affiché un communiqué au niveau de toutes les structures de santé publique appelant les travailleurs à une grève ouverte jusqu'à ce que la tutelle consente à satisfaire cette revendication, et ce tout en assurant le service minimum prévu par la réglementation en vigueur. Les tentatives de contacter la direction du CHU de Constantine pour avoir son appréciation du taux de suivi ont été vaines.