Les 500 propriétaires des îlots 11 et 20 de Bir El-Djir viennent d'ester en justice l'agence foncière de la wilaya d'Oran après avoir été, il y a une vingtaine de jours, destinataires de convocations les obligeant à régulariser leur situation en s'acquittant de compléments de paiement variant entre 56 et 350 millions de centimes pour l'obtention de leurs actes de propriété. C'est ce que nous a appris un membre du comité de quartier, qui précise que la première audience a été reportée en raison de l'absence de l'agence foncière et que la seconde aura lieu éventuellement durant le mois en cours. Notre interlocuteur a estimé que le recours à cette ultime action est survenu après avoir adressé plusieurs correspondances à tous les responsables, dont le premier ministère et la présidence de la République. Pour ces pères de famille, l'intransigeance de l'agence foncière n'est qu'une provocation qui va à contresens des orientations émanant des instances nationales en vue de régulariser la situation foncière des nouveaux propriétaires, notamment ceux ayant acquis leurs lots de terrain dans des conditions obscures, mais qui ont investi à l'issue de nombreux sacrifices, sans la moindre aide de l'Etat. Pire encore, ils ont dû prendre en charge tous les travaux de viabilisation allant de l'AEP aux voies d'accès, et ce dans des conditions très difficiles. Plus d'une quinzaine d'années après, les actuels occupants n'ont généralement de document qu'un simple désistement ou d'un reçu de paiement et ne pourront pas, par conséquent, obtenir en leur nom l'acte de propriété qui sera établi pour le compte du premier acquéreur. Cette situation a été engendrée par le laisser-aller total qui a caractérisé la gestion du foncier, notamment au milieu des années 90 durant lesquelles la situation sécuritaire reléguait au second plan cette problématique. A ce sujet, le président du comité de quartier Ikram s'est interrogé sur le fait que les premiers acquéreurs ont bénéficié de ces attributions en tant que cas sociaux ; et comment se fait-il que le désistement ait été accepté ? Pourtant, à l'agence foncière, on avait déclaré en janvier dernier que 2.341 actes de propriété, dont 134 pour le seul chef-lieu de la commune de Bir El-Djir notamment, les lotissements 15, 14, 11, 20 et 9, seront établis cette année et les concernés pourront les retirer durant le premier semestre en cours. Néanmoins, selon notre interlocuteur, rien n'a été fait et la situation n'a pas évolué d'un iota.