Samedi à Haguenau (BasRhin), en France, la découverte d'un corps calciné dans une maison presque détruite par les flammes, donne une tournure particulière, plus tragique, à un triple homicide commis sur trois fillettes, dont les parents sont de nationalité marocaine, selon les enquêteurs. Selon le procureur adjoint Claude Palpacuer, quatre corps au total ont été découverts dans un pavillon de Haguenau: ceux de trois soeurs de 5, 11 et 13 ans, très identifiables, et un cadavre calciné «très abîmé», qui pourrait être celui du père, Cyril Mesbah. «La PJ n'écarte aucune hypothèse, mais on a quelques raisons de plus à croire que c'est le papa. Une analyse ADN devra être pratiquée», précise le procureur français. «Les trois fillettes ont été tuées par arme blanche, elles portent des traces au niveau du cou», a ajouté le procureur adjoint. Selon lui, l'incendie qui a amené les pompiers à intervenir dans cette maison, samedi vers 8 heures, «était volontaire: plusieurs foyers et des accélérateurs de feu (hydrocarbures) ont été trouvés». Selon les premiers résultats de l'enquête, les parents vivaient un divorce difficile. Retour sur un drame familial: en août dernier, Cyril Mesbah avait été condamné à 15 mois de prison, dont 3 mois ferme, pour «violences» contre sa femme. Il avait été libéré le 5 novembre. Sa femme avait quitté le domicile familial avec ses filles le 31 août. Après sa libération, le père avait obtenu un droit de visite pour ses filles, mais avec interdiction de s'approcher de sa femme qui vit dans la même ville. Les fillettes avaient passé le Nouvel An, jour de l'anniversaire de leur père, chez leurs grands-parents paternels, qui habitent à 500 mètres de là. Selon le témoignage des grands-parents, le père et ses trois filles ont quitté leur maison vers 2 heures du matin, samedi. Les pompiers ont été alertés avant 8 heures par le voisinage «d'un dégagement de fumée dans une maison inhabitée». Mais, en progressant au premier étage, les secours ont d'abord découvert les corps de trois fillettes, âgées de 5 à 13 ans, selon cette source. «Elles avaient été égorgées», a déclaré le substitut qui s'est rendu sur les lieux. «Les enfants ont été trouvées mortes dans la maison familiale que tout le monde pensait inhabitée», a indiqué le maire, qui avait été appelé sur place par les pompiers. Selon l'élu, la maison était inhabitée «depuis plusieurs semaines». Plus tard, au fil de leur progression, les pompiers ont découvert dans les décombres un corps calciné qui pourrait être celui du père, selon les enquêteurs. Le père devait avoir dans les 45 ans, et les trois filles, Sabrina, 5 ans, Narjiss, 11 ans, et Nivine, 13 ans, vivaient d'ordinaire avec leur mère, et les deux plus grandes étaient scolarisées à Haguenau. «C'était une famille qui n'avait jamais été repérée comme difficile, elle vivait dans un lotissement plutôt paisible, dans une maison sympathique», a résumé le maire, déjà soucieux de préparer les camarades de classe des fillettes à l'annonce de la tragédie.