C'est aujourd'hui que les cadres syndicalistes de la SNVI de Rouiba trancheront sur la question de la poursuite ou non du mouvement de grève déclenché le 30 janvier dernier. Jeudi passé, les protestataires de la SNVI se sont vus renforcés dans leur action par des dizaines d'autres travailleurs des unités industrielles de la zone de Rouiba, à l'instar de ceux des entreprises Anabib, Agrodeel, Magi. Jeudi, les premiers heurts se sont produits entre les grévistes et les forces anti-émeutes, lesquelles s'étaient déjà déployées aux toutes premières heures de la matinée, faisant barrage à toute tentative de marcher vers le centre-ville de Rouiba, comme cela s'est déroulé la veille. Néanmoins, des groupes de travailleurs ne l'ont pas entendu de cette oreille, allant jusqu'à forcer le passage des Casques bleus. Ces derniers n'ont pas hésité à employer la force pour empêcher toute incursion des travailleurs. Au final, les syndicalistes ont enregistré au moins deux blessés parmi les protestataires qui, fort heureusement, n'ont pas nécessité leur transfert à l'hôpital. Dans l'après-midi, la tension est tombée d'un cran et la foule a commencé peu à peu à s'évanouir dans la nature en cette fin de semaine de travail. Hier, nous avons rencontré le président du syndicat UGTA de la SNVI, M. Benmouloud, pour connaître le bilan de cette première semaine de débrayage, ainsi que les décisions qui vont être prises pour la suite des évènements. «Pour nous, on ne s'attendait pas à un telle mobilisation des travailleurs, car c'est une véritable victoire que nous avons remportée sur le terrain», indique le syndicaliste. Et d'ajouter : «Samedi, nous allons nous réunir au niveau du siège de l'union locale UGTA de Rouiba pour examiner la situation, mais surtout pour prendre des décisions concernant le programme d'action de la semaine à venir. Mais sachez dès à présent qu'à 99%, nous allons persévérer dans notre mouvement de grève». D'un autre point de vue, K. Mohamed, président du syndicat d'une entreprise privée, n'a pas manqué d'annoncer son soutien total au mouvement de grève de la SNVI et tout porte à croire que les travailleurs de cette société privée seront aux côtés de ceux de la SNVI à partir de dimanche, dans le cas où la grève est maintenue. Et c'est le cas de nombreuses autres entreprises de la zone industrielle de Rouiba.