Le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), dont le conseil national s'est réuni jeudi, a décidé de poursuivre la grève jusqu'à l'aboutissement de ses revendications. C'est ce que nous a appris hier le Dr Bouhafadi, le responsable de la région Ouest de ce syndicat, qui précise que le secrétaire général du syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), l'autre initiateur de la protestation qui entame sa quatrième semaine de grève, présent à ce conseil, a également approuvé cette décision, de même que le président du conseil de l'ordre qui soutient cette action. «C'est une question de dignité», nous a souligné le Dr Bouhafadi, qui estime que le mutisme de la tutelle est une forme de mépris et que le service minimum assuré jusqu'à présent n'est effectué que dans le but de ne pas pénaliser les citoyens. Le syndicaliste est revenu également sur les déclarations du responsable de la communication du département de Saïd Barkat qui a fait endosser le faible taux de vaccination contre la grippe A/H1N1 aux praticiens qui auraient, selon lui, conseillé aux malades de bouder le vaccin. Pour lui, cela est synonyme de provocation et qui peut déboucher sur le pourrissement de la situation. Avant la tenue de cette session, le SNPSP a opté, mercredi, pour une autre forme d'actions visant à faire sortir la protestation des établissements de santé à travers des sit-in devant les directions de la Santé (DSP), et ce à travers toutes les wilayas du pays. Selon le Dr Merabet, le secrétaire général du syndicat, cette forme de protestation a pour but d'interpeller directement les responsables locaux du secteur, étant donné qu'aucun pas n'a été accompli par la tutelle pour revenir à la négociation. Le responsable syndical révèle que le conseil national devait se réunir (hier) pour faire un point de conjoncture du mouvement de grève et décider des suites à donner. Il a précisé dans la foulée que les grévistes de plusieurs wilayas du Centre à l'instar de celles d'Alger, Tipaza, Blida, Médéa, Aïn Defla, Béjaïa et Tizi Ouzou ont tenu leurs sit-in avec le dépôt de la plate-forme de revendications. A l'Est du pays, l'action a été menée à Constantine, Skikda, Tarf et d'autres wilayas. En revanche à l'Ouest du pays, un sit-in a été organisée devant la direction de la DSP de Sidi Bel-Abbès avec 200 praticiens. Le Dr Bouhafadi avait retenu l'organisation chaque mercredi d'une action similaire devant chaque DSP des wilayas de l'Ouest et ce pour que l'impact soit plus important, en raison de l'absence du syndicat dans certaines wilayas à l'issue d'entraves à l'exercice de l'activité syndicale en dépit du fait que le SNPSP est un syndicat reconnu qui est à son 5e congrès. A l'issue du sit-in, une plate-forme de revendications a été déposée, mais la délégation qui devait prendre attache avec le premier responsable du secteur n'a pas finalement été reçue, nous apprend également le Dr Bouhafadi. Concernant le mouvement de grève, celui-ci est suivi à hauteur de 80%, selon le premier responsable du SNPSP, pour les deux corps, qui englobent à eux deux 90% du personnel de la santé. Notre interlocuteur s'interroge, en outre, sur le mutisme du département ministériel de Saïd Barkat, alors que la loi 90-02 prévoit dans le cas de conflits sociaux une réunion de conciliation. Enfin il est à rappeler que concernant les revendications avancées lors de cette grève, elles s'articulent notamment autour du statut du praticien tel que publié dans le journal officiel et qui présente selon les grévistes de nombreuses défaillances étant donné qu'il diffère dans la forme et dans le fond de la mouture arrêtée conjointement et qui devait être examinée par la commission ad-hoc mise sur pied à cet effet.