«La santé est un secteur névralgique mais il ne figure pas dans les priorités des pouvoirs publics car il demeure géré par une loi qui date de 1985. L'Algérie n'est plus celle de 1985», a critiqué hier le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la Santé publique (SNPSSP) dans une conférence de presse animée conjointement avec le Dr Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la Santé publique (SNPSP). Les deux interlocuteurs se sont en fait réunis autour des mêmes revendications : un statut particulier avec le respect du projet négocié avec la tutelle en revendiquant des amendements au décret publié et l'installation de la commission mixte (syndicats-MSPRH) pour le régime indemnitaire. Les deux interlocuteurs sont revenus sur la position du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière qui ne fait que prouver encore une fois «un grand mépris envers l'élite de ce pays», ajoute le Dr Merabet. Pour le Dr Yousfi, c'est en fin de compte le droit constitutionnel du citoyen algérien à des soins généraux et spécialisés qui est complètement bafoué car «c'est le citoyen qui payera à la fin», dira t-il. Toutefois, le Dr Yousfi soulignera que son syndicat rejoindra le 4 janvier prochain ses confrères généralistes dans un mouvement de grève illimitée jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. Quant au Dr Merabet, il est plutôt question de vouloir casser cette protestation et «la limiter à une histoire d'argent et de fiche de paie». Le représentant des médecins généralistes du secteur public ajoutera entre autres que «ce mouvement de grève qui a commencé le 21 décembre dernier s'inscrit avec beaucoup de détermination et soulève non seulement des situations éphémères mais mettra en exergue cette situation ambiguë et de fait accompli entretenue par une gestion catastrophique du secteur de la santé publique», déplore t-il en soulignant que la réforme hospitalière devrait concerner tant les ressources humaines que le matériel et les équipements. Ceci étant dit, pour ce qui est des conséquences de ce double mouvement de débrayage, sur la santé du citoyen, notamment, en cette période marquée par l'épidémie de la grippe A, le Dr Merabet a affirmé que «la grève sera maintenue tant que les voies au dialogue ne sont pas ouvertes», précisant que la question du service minimum «sera discutée lors du prochain conseil national de la SNPSP, prévu le 14 janvier prochain», prévient t-il.