Après avoir attendu durant de longs mois leurs indemnités de départ alors que la cession d'activité a pris effet depuis le 1er juin 2009, le personnel de l'unité de Chteïbo et de la direction régionale de la défunte Digromed a été «régularisé» au début de l'année en cours. Toutefois, plusieurs zones d'ombre subsistent et à commencer en premier lieu par le montant de l'indemnité qui, pourtant, était fixé dans le protocole d'accord à 3 mois de salaires pour chaque année d'activité. En effet, grande a été la déception des agents qui n'ont perçu leurs dus que sur la base de deux mois par année. Protocole d'accord à l'appui, les travailleurs ont saisi l'inspection du travail avant d'ester leur tutelle, à savoir la direction générale de l'entreprise, en justice pour demander de revoir à la hausse leurs indemnités, et ce selon les clauses contenues dans cet accord signé entre l'employeur et le partenaire social. Pour eux, il n'est pas question de lâcher du lest d'autant qu'il a été convenu avec la SGP Gephac de compenser la non revalorisation des salaires depuis 1998 par un avantage en cas de cession d'activité. Sur ce point, M.Kiabi, qui a participé aux négociations ayant conduit à la signature du protocole d'accord, indique que le personnel de Digromed n'a jamais bénéficié de la moindre augmentation de salaire et que cet accord tacite n'a pas été honoré par la tutelle. L'autre problème en suspens serait, selon notre interlocuteur, le non versement des 4 mois de salaires, à savoir de février à mai, c'est-à-dire avant l'annonce de la cession d'activité. Or, la réglementation est claire à ce sujet et stipule que le versement des indemnités devrait se faire juste après la cession de l'activité, synonyme de rupture de la relation de travail. Ceci n'étant pas été pris en considération, le personnel exige le versement des salaires de la période allant de juin à décembre 2009. Enfin, l'autre problème soulevé demeure la promesse non tenue de Saïdal qui a bénéficié de pas moins de 6 unités de Digromed à l'échelle nationale, dont celle de Chteïbo. En effet, il était convenu que le groupe en question récupère, selon ses besoins, pas moins de 500 agents, notamment les jeunes et parmi lesquels 70 pour l'unité de Chteïbo. Selon M.Kiabi, «cette option semble être abandonnée et ce sont des centaines de jeunes qui seront à la croisée des chemins et que peuvent-ils faire de quelques millions de centimes d'indemnisations alors qu'ils viennent juste d'entamer leurs carrières professionnelles». En somme, la dissolution de Digromed constitue l'exemple type de ratage en causant de gros dégâts sur le moral des travailleurs comme ce fut le cas de cet agent qui s'est suicidé à Oran après avoir été sous pression. Même si au fond le personnel était convaincu qu'aucune solution de redressement n'est possible vu que le marche du médicament est monopolisé par des opérateurs privés, ils considèrent que la façon dont a été liquidée l'entreprise laisse grandement à désirer.