Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, a écarté, jeudi, toute idée de privatisation des œuvres universitaires. A une question orale posée en séance plénière du Conseil de la Nation, le ministre a répondu que «la privatisation de ce secteur important qui est le fondement du système de l'enseignement supérieur ne figure absolument pas à l'ordre du jour». La gestion des œuvres universitaires est assurée par l'ONOU, organisme public qui emploie 40 000 salariés. L'Etat injecte annuellement un lourd budget de fonctionnement estimé à 60 milliards de dinars pour assurer la pérennité de ce service public. Le ministre a souligné «la contribution primordiale des œuvres universitaires dans le système de l'enseignement supérieur, en vue de permettre à l'étudiant un accès aux études dans les meilleures conditions». Au chapitre d'hébergement des étudiants, le ministre a précisé que le secteur de l'enseignement supérieur compte 313 résidences accueillant pas moins de 430 000 étudiants, soit 46% de l'ensemble des effectifs estudiantins. La chambre universitaire est facturée à 400 dinars/an, «une somme symbolique», a relevé le ministre. Les restaurants universitaires offrent plus de 1.300.000 repas/jour, pour la symbolique somme de 1,20 DA/repas, a encore rappelé le ministre comme pour souligner le rôle social de l'Etat pour assurer un service public efficient et accessible à tous. Le parc de transport estudiantin est également en perpétuel accroissement dans ses différents segments urbain, semi-urbain et ferroviaire. Le transport universitaire dispose d'une flotte de 4200 bus à travers le territoire national, a précisé le ministre. A Alger, après plusieurs années d'absence, l'Entreprise de transport urbain et sub-urbain, (Etusa) a renoué depuis janvier dernier avec son activité de transport universitaire qui est fortement investie, ces dernières années, par le privé. Cette entreprise publique s'est dotée de 275 nouveaux autobus. Autre avantage social évoqué par Harraoubia: la bourse. «Pas moins de 80% des étudiants en bénéficient», s'en est félicité le ministre qui n'omettra pas de rappeler sa revalorisation de 50 %, en application de la décision du président de la République. En matière de couverture sanitaire, Harraoubia a affirmé que «600 médecins généralistes couvrent l'ensemble des résidences universitaires, soit une moyenne d'un médecin pour 700 étudiants, un taux conforme aux systèmes les plus évolués dans le monde.» Créé en 1995, en remplacement du Centre des œuvres universitaires et sociales (COUS), l'Office national des œuvres universitaires (ONOU), s'est caractérisé par une grande instabilité. En quinze ans d'existence, l'office, chargé de gérer la vie sociale des étudiants a connu treize changements à sa tête. Le secteur a été à plusieurs reprises éclaboussé par des scandales de corruption. Par ailleurs, sur le plan pédagogique, le ministre a longuement défendu, devant les sénateurs, le système L.M.D (Licence-Master-Doctorat). «L'adoption de ce système au titre de la réforme globale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a permis de rattraper le retard accusé et de franchir un pas vers le développement et la modernisation de l'université», a estimé le ministre. «Pas moins de 44 universités ont adopté ce système à travers le territoire national», a affirmé Harraoubia qui ajoute que ce régime est déployé dans 13 domaines de formation.