Décidément, les fins de championnat se suivent et se ressemblent en Algérie, alors que l'on espérait un renouveau du football national à la faveur de la qualification de l'équipe nationale à la phase finale de la Coupe du monde après une traversée du désert de 24 ans. La polémique qui caractérise cette fin du championnat vient rappeler l'amère réalité du football algérien. Ce sont les auteurs et instigateurs de ces polémiques qui ont activement contribué à la décadence du football national, réhabilité grâce à des joueurs venus d'outre-mer, formés par des entraîneurs et encadrés par des dirigeants qui ne sont pas algériens, malheureusement pour le football national. Ce qui éclabousse cette fin de saison a été prévu aussi bien par les présidents de la FAF que de la LNF au début de cette saison. La qualification de l'EN au Mondial ainsi que sa participation à la CAN-2010, avec la programmation des matches amicaux et officiels, allaient influer sur le déroulement du championnat national. Les présidents de la FAF et de la LNF avaient anticipé en demandant aux présidents de clubs de se montrer indulgents et de mettre leurs intérêts clubards au placard dans l'intérêt de l'équipe nationale. Maintenant que celle-ci s'est qualifiée et a atteint ses objectifs, ces présidents de clubs auraient dû se mettre au diapason de l'équipe nationale. Or, c'est le contraire qui se produit. On continue de critiquer les arbitres et de s'accuser mutuellement. On persiste aussi à demander à la LNF d'avancer ou de décaler un match de championnat car le calendrier favoriserait une autre équipe. Du coup, des dirigeants de clubs menacent de déclarer forfait, ignorant les dispositions des nouveaux règlements généraux de la FAF qui prévoient une relégation à toute équipe recourant au forfait comme moyen d'exercer une quelconque pression. Ces polémiques éclatent au moment où l'entraîneur national est en tournée en Europe afin de prospecter des joueurs susceptibles d'être sélectionnés. Ces polémiques interviennent aussi au moment où l'équipe nationale A', constituée de joueurs locaux, a eu toutes les peines du monde à battre son homologue de Libye à Koléa. Autrement dit, ceux qui dirigent le football national devraient avoir honte de voir l'entraîneur national aller prospecter des joueurs hors du pays. Ils devraient aussi revoir leurs comportements quand ils se rendent compte que les joueurs locaux seront quasiment absents de la sélection nationale au prochain Mondial sud-africain. Ces polémiques mettent ainsi à nu, pour la énième fois, les carences du football national et la déficience de ceux qui le dirigent. Le professionnalisme observé en équipe nationale et à la FAF contraste avec les clubs locaux, pourtant appelés à faire partie d'un championnat professionnel dès la saison prochaine