Des idées en attendant l'argent Les travaux de la 31ème session de l'assemblée générale et la 36ème session du conseil exécutif de l'Organisation arabe pour le développement agricole (OADA) se sont ouverts hier à l'hôtel Sheraton à Alger, avec au menu «la sécurité alimentaire des pays arabes». Le directeur général de l'OADA, M. Tarek Ben Moussa Al Zadjali, a fait état, hier, de l'adoption prévue lors de cette session d'un plan de travail pour les années 2011 et 2012. Un cadre qui permettra la concrétisation effective du programme d'urgence de la sécurité alimentaire dans le monde arabe. Ce projet repose essentiellement sur le développement des cultures nécessaires, selon ses concepteurs. Il s'agit des produits dont les récoltes représentent des niveaux bas en autosuffisance pour les pays arabes tels que les céréalicultures (le blé , le riz et l'orge) ainsi que les récoltes en sucre (canne à sucre) et les semences oléagineuses (arachides, grain de sésame et tournesol). Le projet regroupe neuf pays arabes: la Tunisie, l'Algérie, l'Arabie Saoudite, le Soudan, la Syrie, l'Irak, l'Egypte, le Maroc et le Yémen. Le programme, explique le directeur général de l'OADA, doit passer par trois étapes, la première s'effectuera en urgence, et à court terme (2010-2015), la deuxième étape de développement du projet se déroulera à moyen terme jusqu'à 2020. La troisième étape s'avère stratégique et se déroulera à long terme soit jusqu'à 2030. Le projet sera financé par les pays arabes pour un montant global estimé à 25 milliards de dollars, et ce, pour couvrir les exigences des premières étapes qui s'étaleront sur cinq ans. Les concepteurs du projet mettent sur la table des discussions trois mécanismes possibles pour assurer le financement. Ils suggèrent soit la création d'un fonds arabe spécialisé pour le développement agricole et la sécurité alimentaire, ou le recours à un modèle de financement tel que l'ouverture d'un compte spécial (privé) qui sera financé par les fonds monétaires arabes et la banque islamique dans le cadre d'une union financière ou encore la subvention du capital du Fonds arabe de développement économique et social ( FADES) pour qu'il puisse exercer son rôle et consacrer une administration indépendante par rapport au financement destiné au projet. Le projet vise l'augmentation des capacités de production et alléger la hausse continue de la valeur de la facture des importations, dans le but de préserver la stabilité politique et sociale dans le monde arabe. Il faut savoir que tout repose sur la capacité de financement et de formation des cadres et les véritables acteurs du secteur agricole. Le directeur de l'administration chargé de la coopération internationale au sein de l'OADA, Dr El Hadj Atia Alhabib, a précisé que le monde arabe a de grandes potentialités pour développer l'agriculture évoquant le cas du Soudan. «Le Soudan dispose d'un important potentiel de développement agricole, par ses vastes étendues de terre et par ses importantes ressources hydrauliques», a-t-il affirmé en insistant toutefois qu'« il faut que les pays membres de l'OADA encouragent des projets d'investissements en leur accordant les moyens et surtout augmenter le volume des financements». Pour sa part, le représentant de la Palestine, l'ingénieur Zakaria Salawdi, a regretté le manque de financement des projets agricoles en Palestine. «L'aide de l'OADA ne dépasse pas les 2% et concerne des projets bien spécifiques, alors que l'aide provenant des Nations Unies et de l'Union européenne pour le secteur est beaucoup plus importante». Le directeur général de l'OADA, Tarek Ben Moussa Al Zadjali, a affirmé que des projets de coopération sont en train de se mettre en place, un projet commun entre le Qatar et le Soudan, des projets d'investissement en Egypte et d'autres investissements agricoles arabes en Algérie. «Ils ne sont pas très importants, mais on espère nourrir davantage la coopération et renforcer les investissements agricoles en Algérie, étant donné que la nouvelle loi favorise et facilite l'investissement en Algérie», a-t-il conclu.