Dans les milieux diplomatiques arabes au Caire, on évoque la candidature de M. Abdelaziz Belkhadem pour succéder à Amr Moussa, au secrétariat général de la Ligue des Etats arabes. A défaut, les Egyptiens sont en négociation avec les Saoudiens pour un compromis qui leur serait mutuellement avantageux. Le gouvernement du président Hosni Moubarek est sérieusement préoccupé par le maintien sous son contrôle de l'appareil de la Ligue des Etats Arabes, dont le siège est au Caire depuis sa naissance en 1945. L'actuel secrétaire général de l'Organisation panarabe, l'égyptien Amr Moussa, achève son mandat en mai 2011 et sa succession est ouverte. Non seulement, il faut songer à le remplacer, mais il faut aussi faire face aux initiatives tendant à transformer sa fonction en système tournant, ouvert à chaque membre, à tour de rôle. C'est le «casse-tête» que le gouvernement tente de résoudre afin que rien de tout cela ne se produise et que la situation demeure sous contrôle égyptien. Du coup, le septuagénaire Amr Moussa se retrouve sous les feux de l'actualité. Après avoir annoncé, l'an dernier, qu'il ne se présenterait pas pour un troisième mandat, il est revenu sur son annonce. Un reniement qui serait le résultat des pressions des autorités égyptiennes qui l'ont dissuadé d'être candidat à la présidentielle égyptienne fin 2011, comme il semblait l'ambitionner. Mais, tout en suscitant une nouvelle fois sa candidature, Le Caire a mis un autre fer au feu. Ainsi, des sources informées indiquent que des discussions sont entamées avec les Saoudiens pour une solution de rechange à celle de Amr Moussa. L'Egypte et l'Arabie Saoudite, dans la perspective du Sommet arabe d'Irak en mai 2011, veulent anticiper. Les deux pays partent de l'idée que la candidature de Amr Moussa peut facilement être repoussée par la majorité des Etats. En plus, ces mêmes sources avancent la candidature de l'Algérien Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat et représentant personnel du président Bouteflika. Bien qu'à Alger personne n'évoque cela, les milieux diplomatiques arabes orientaux planchent sérieusement sur cette option avec pour finalité de la contrer. Abdelaziz Belkhadem, qui a été ministre des Affaires étrangères, n'a certes pas le parcours diplomatique de Amr Moussa, mais il a un carnet d'adresses constitué tout au long de plus d'une décennie au sein du gouvernement algérien, avec tout ce que cela suppose comme liens tissés avec des personnalités étrangères de la sphère diplomatique. A cette candidature algérienne supposée, Le Caire et Ryadh comptent, selon des sources diplomatiques arabes, soutenir la candidature de l'Emir Saoud Al Faycal, ministre saoudien des Affaires étrangères. Les Egyptiens auraient réussi à rallier à leur cause les Saoudiens en faisant valoir l'hostilité de Qatar au système actuel de la Ligue des Etats Arabes et à son positionnement aux côtés de l'Algérie, favorable à une réforme de cette institution panarabe. A un an du Sommet arabe d'Irak, les grandes manœuvres ont commencé.