Et c'est celui de l'Algérie », a dit Amr Moussa. Il est soutenu par Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, qui a reproché aux journalistes de « trop » focaliser sur ce point. « Comme si nous ne nous faisons pas comprendre. Le principe de faire tourner le poste du secrétariat général de la ligue est une exigence démocratique qui ne vise pas l'actuel secrétaire général. En 2005, cette question n'est pas à l'ordre jour. Aucun diplomate algérien ne s'est exprimé sur cette question », a précisé le chef de la diplomatie algérienne pour « tempérer » les ardeurs. Selon lui, l'Algérie n'est pas la seule à avoir proposé un projet de réforme. « Un projet qui ne se limite pas à la question de la direction tournante de la ligue », a-t-il dit en rappelant les propositions relatives à l'amendement du système de vote au sein de la ligue et à la nécessité de respecter les engagements pris lors des rencontres arabes. Belkhadem, lors d'une récente émission radio, a déclaré que l'Algérie ne voulait pas que la Ligue arabe devienne « une annexe du ministère égyptien des Affaires étrangères ». L'Algérie a introduit un projet de réformes qui devrait permettre, s'il était adopté, à d'autres pays arabes de pouvoir diriger la ligue basée au Caire. Cela avait soulevé une tempête vite absorbée par les « travées » insondables de la diplomatie. Depuis sa création en 1945, la Ligue arabe a toujours été dirigée par les Egyptiens, hormis la parenthèse du Tunisien Chadly Kelibi. « Le poste de secrétaire général de la ligue n'est pas attribué en fonction des pays, mais de la compétence », a déclaré Amr Moussa. A ses yeux, la réforme des sociétés arabes est nécessaire pour réussir celle de la ligue. Il a évoqué, en ce sens, le document adopté à Tunis sur « la modernisation » du monde arabe. Le sommet d'Alger revêt, selon lui, une grande importance compte tenu des dossiers qui y seront abordés : l'Irak, le Soudan, le conflit du Moyen Orient... M. Belkhadem a déclaré avoir évoqué avec le premier responsable de la Ligue arabe les thèmes à discuter lors du sommet de mars, comme la coopération entre le monde arabe, l'Afrique et l'Europe. Amr Moussa n'a pas écarté, en termes adoucis, que des « conflits parallèles », comme celui opposant l'Arabie Saoudite à la Libye, risquent de peser sur les prochaines échéances arabes. Il a soutenu l'idée d'Oussama El Baz, conseiller du président égyptien, de créer une structure de médiation pour régler les différends qui naissent, de temps à autre, entre les capitales arabes. « Le monde arabe passe par une période délicate. Nous avons besoin de travailler en commun et faire face aux défis. Nous souhaitons construire les institutions sur des bases saines », a dit Amr Moussa. Il a parlé du futur Parlement arabe dont le siège est prévu à Damas. Hier, l'Institut supérieur arabe de traduction, qui dépend de la Ligue arabe, a été officiellement installé à Alger. Abordant les prochaines élections en Irak, Amr Moussa a estimé que la Ligue arabe était hostile aux volontés de « morceler » le pays. « Nous voulons un Irak démocratique de tous les Irakiens », a-t-il dit.