Si dans le passé, l'assainissement était le parent pauvre du secteur des ressources en eau, aujourd'hui, le ministère lui réserve la part du lion en matière de réalisation de conduites de réseaux d'assainissement et de stations d'épuration. C'est un grand boom que connaît le secteur depuis les années 90, estime le directeur de l'Assainissement et de la Protection de l'environnement au ministère, Ahcène Aït Amara, présent, hier, au Salon international des équipements, des technologies et des services de l'eau SIEEPOLLUTEC. Avec un taux de raccordement de 86%, dans les zones urbaines et rurales et la réalisation de 40.000 m linéaires de réseaux d'assainissement, «nous n'avons rien à envier aux pays européens», souligne le représentant du ministère. En matière de stations d'épuration, 102 stations ont été réalisées. Le grand exploit a été la mise en exploitation de la méga station d'Oran d'une capacité de 1,5 million équivalents habitants. Il s'agit d'une station qui a vu la mise en place d'un système de réutilisation des eaux usées, après épuration, dans l'agriculture. Ceci pour une première phase. En 2e phase, il est question d'irriguer un périmètre de 8.000 ha exclusivement à partir de cette station. L'autre avantage de ce projet qui a nécessité un lourd investissement, est la production, dans le futur du gaz méthane à partir de la boue pour le vendre et accéder au crédit carbone dans le cadre du protocole de Kyoto. A partir de cette station, il est aussi prévu la production d'électricité, la cogénération pour assurer une alimentation, entre 50 et 60 %, de la station. Pour l'amélioration de l'assainissement, le ministère a aussi élaboré une circulaire interdisant la conception de fosses sceptiques pour la récupération des eaux usées. Une enquête, réalisée en 2006, a révélé l'existence de 30.000 fosses que le ministère a éradiquées progressivement. «Ces fosses sceptiques sont à bannir et seront remplacées par des réseaux d'assainissement», lance M. Aït Amara. En matière d'assainissement, d'autres efforts seront déployés par le ministère dans les zones rurales isolées. La priorité sera donnée aux localités éparses, dans le plan quinquennal 2010-2014. Un grand chantier sera mené et une étude sera inscrite dans ce sens, afin de déterminer la spécificité de chaque zone et réfléchir sur quel type d'assainissement autonome, à installer. Actuellement, le ministère échange les expériences menées dans ce domaine avec les pays européens et maghrébins pour voir quel système est le plus adapté pour Algérie.