Après deux tentatives en 2006 et 2008 qui n'ont pas abouti, les pharmaciens d'officine, par le biais de leur syndicat, le SNAPO, comptent revenir à la charge durant cette année pour dépoussiérer le dossier relatif au système des marges bénéficiaires qui leur sont fixées par un décret datant de 1998. C'est ce que nous a révélé Messaoud Belambri, le président du SNAPO en marge de la 6ème journée régionale du pharmacien tenue jeudi à Oran en argumentant que cette question est devenue d'actualité dans la mesure où les dispositions du décret en question vont à contresens de la nouvelle politique nationale en matière de prescription qui s'articule autour du générique et du produit local avec comme finalité de réduire la facture d'importation à travers la diminution de la dépendance du marché extérieur. Ce dossier concerne 5 ministères à savoir les Finances, l'Industrie, le Commerce, le Travail et la Santé. En clair, le SNAPO veut la révision du système en relation avec l'évolution de la politique nationale du médicament caractérisée par de nombreux changements introduits dans le marché de ce produit, comme la libéralisation du marché, l'introduction de nombreux médicaments, l'évolution de la situation sanitaire, l'option du générique et enfin de la production nationale. Ce choix, selon le président du SNAPO, permettra une meilleure accessibilité au médicament de par son prix qui sera moins cher en raison des coûts de production et des surcharges qui seront diminués. Le SNAPO, tout en adhérant à cette optique, considère que des conditions doivent être réunies pour sa réussite et parmi lesquelles la révision de l'actuel système des marges bénéficiaires qui se trouve en totale inadéquation avec la démarche des pouvoirs publics. En clair, il s'agit d'initier des mesures spécifiques, comme l'a souligné M. Belambri, pour encourager la prescription du médicament générique en s'inspirant des expériences menées dans tous les pays, même ceux industrialisés, qui ont opéré cette révision incontournable. Il est concevable que la marge bénéficiaire, explique le responsable, fixée entre 20 et 25%, soit appliquée aussi bien au générique que le princeps. Quant aux anciennes marges de 50 et 33% fixées pour des médicaments dont le prix n'excède pas les 70 et 110 DA, elles ne sont plus de vigueur étant donné que ces prix ne sont plus pratiqués. Par conséquent, il s'agit d'opérer une distinction dans la fixation de ces marges à travers par exemple une exonération fiscale ou un forfait. En matière de conventionnement avec les organismes de sécurité sociale, notamment la CNAS, M. Belambri a révélé que la phase d'élargissement de l'usage de la carte Chifa par le biais du tiers payant aux autres catégories des assurés actifs après avoir touché les malades chroniques et les retraités, a débuté depuis le mois d'avril et à titre pilote au niveau de 5 wilayas du pays, à savoir Médéa, Boumerdès, Annaba, Tlemcen et Oum El Bouaghi qui ont été les premières à avoir lancé la carte Chifa. Rencontré lors de la même manifestation, le professeur Mohamed Mansouri, le directeur général du laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP), créé en 1995, qui est intervenu sur la réglementation, la qualité et l'industrie pharmaceutique nous a appris que chaque année 22.000 lots de médicaments sont contrôlés et que la qualité des produits s'est nettement améliorée comme en témoigne le taux d'octroi des certificats de libération qui est passé de 12 à 38%, avec seulement 2% de produits non- conformes pour leur qualité, mais généralement pour des questions technico-réglementaires et ce à travers l'acquisition d'équipements pour le contrôle des impuretés.