« Nous avons réuni des étudiants pour leur expliquer les dangers de la consommation du tabac parce que nous avons pensé que c'est au niveau de cette frange-là qu'il faut agir et ne pas attendre que des personnes soient atteintes de pneumo-pathologie», a estimé hier le professeur A. Aidaoui, chef de service de pneumo-phtisiologie du centre hospitalo-universitaire de Constantine (CHUC), en marge de l'ouverture de la journée médicale annuelle que son service organise le même jour à la faculté des médecine du Chalet des Pins. Cette rencontre coïncide, cette année, avec la célébration de la Journée mondiale Antitabac. Une journée de sensibilisation donc qui a porté sur les thèmes du tabac, les infections qu'il entraîne et l'asthme, à travers des communications pertinentes faites par des spécialistes de la question avec la participation de l'association «Hikma» engagée dans la lutte contre le tabac, qui ont parlé de leur expérience faite sur le terrain. Il a été expliqué aux jeunes étudiants ce qu'est que le tabac, ses effets nocifs, ce qu'il contient comme matières dangereuses pour la santé. De plus, il a été démontré comment il agit à l'intérieur de l'organisme, les conséquences qu'il produit, tout en les informant qu'il y a, au niveau du CHUC, une consultation, appelée «consultation du tabac», pour aider les jeunes fumeurs qui souhaitent arrêter la cigarette. Donnant son commentaire sur la stratégie de lutte antitabac, le professeur Aidaoui pense qu'il faut agir en amont car les conséquences du fléau feront leur apparition plus tard dans l'avenir quand ces jeunes seront plus âgés. Selon lui, il faut aussi lutter contre le tabagisme passif en attirant l'attention du fumeur que son environnement subit également les effets du tabac. Il notera qu'il y a de plus en plus de jeunes au niveau des collèges et des lycées qui fument et, parmi eux, beaucoup de filles et de femmes qui consomment une certaine gamme de tabac. Affirmant qu'il ne possède pas de chiffres officiels sur l'ampleur du phénomène au niveau local, ce praticien révéla néanmoins que beaucoup de cas de cancer ont été enregistrés». L'adénocarcinome du poumon est plus important chez la femme que chez l'homme», indique le Pr. Aidaoui. Pour sa part, le Dr. Abdaoui, président de l'association «Hikma», partie prenante dans un programme maghrébin de lutte contre le tabac et qui a mené des actions de sensibilisation dans plusieurs entreprises locales, a fait observer tout d'abord que «ce fléau, qui tue plus que tout autre, est pourtant évitable. Il sévit de façon de plus en plus inquiétante dans la population de notre wilaya qui est estimée à 1, 1 million d'habitants, en majorité des jeunes. Et 50 % de cette frange, a-t-il affirmé, s'adonnent à la cigarette à partir d'un âge précoce».