Les caractéristiques de la menace palestinienne sont invisibles, comme le cancer. Quand vous êtes attaqué de l'extérieur, vous pouvez voir la menace, vous êtes blessé. Le cancer, de l'autre côté, est quelque chose d'interne. Je le trouve plus dangereux, parce qu'ici le diagnostic est crucial. Je maintiens que c'est un cancer Mon diagnostic est que c'est un phénomène qui constitue une menace existentielle Il y a toutes sortes de solutions aux symptômes du cancer. Certains diront qu'il est nécessaire d'amputer les organes. Mais, pour l'instant, j'applique la chimiothérapie. Moshe Ya'lon, chef d'état- major de l'armée d'Israël (interview au magazine Ha'aretz du 30 août 2002). L'annihilation du peuple palestinien n'est ni une hypothèse de travail ni une vue de l'esprit. C'est un projet en cours qui a atteint sa phase finale. Quelques actions marginales de la part du gouvernement juif d'Israël et le tour est joué : le peuple palestinien aura disparu de la face de la terre et de la mémoire de l'humanité. Un génocide publiquement déclaré qui ne trouble aucune des âmes si «sensibles» à tous les malheurs de ce monde Pourtant, ce génocide en cours ne semble pas troubler outre mesure la «communauté internationale,» dans sa composante la plus prompte à s'émouvoir de tous les malheurs du monde ! Apparemment, serait bénite, sanctifiée et bienvenue cette opération d'extermination de tout un peuple, dont le seul crime est d'occuper, depuis des millénaires et sans interruption, malgré les multiples changements de religion par lesquels ses membres sont passés. Bénite, sanctifiée et bienvenue car elle se déroule sur un territoire dont un groupe religieux spécifique clame que Dieu lui en aurait donné la propriété et présente, comme preuve de ce droit de propriété, un «livre sacré» écrit, au fil des siècles, par ses propres adeptes ! Face aux paroles «divines» qui, étrangement, ne sont adressées qu'à un groupe religieux, il ne resterait au monde qu'une alternative : accepter le génocide ou être rejeté par le Tout-Puissant, et donc tomber dans le blasphème et l'infidélité suprêmes ! Certes, on ne peut nier que des tenants de cette religion occupaient une partie de ce territoire dans l'antiquité ancienne. Mais tous les historiens objectifs qui ont tenté d'établir un lien physique éternel entre les tenants de cette religion et la terre de Palestine sont tous arrivés à la conclusion qu'effectivement, il y avait une minorité de sa population qui avait embrassé cette religion, mais que ses adeptes n'y ont jamais eu la présence démographique majoritaire que clament ses tenants actuels. Le sionisme : une idéologie religieuse sans justifications ou preuves historiques ou ethniques Le sionisme est, en fait, une idéologie religieuse dont les justifications, aussi bien historiques qu'ethniques, sont dénuées de tout fondement scientifique. Sur le plan historique, la cause est entendue depuis longtemps, et trop d'hommes de science ont accumulé les preuves que la terre de Palestine a toujours été occupée, au long des siècles, de l'antiquité comme du passé récent, par différents groupes ethniques, dont les Arabes formaient la majorité, même si certains d'entre eux avaient embrassé la religion juive, qui était ouverte alors aux conversions massives. Une preuve, entre autres, de la prééminence de cette composante ethnique est le fait, avéré par l'Histoire, qu'Hérode le Grand (74 av. JC- 4 av. JC), dont Israël monte aux nues les immenses travaux qu'il a effectués pendant son règne à Jérusalem, entre autres, appartenait à la tribu arabe des Iduméens, habitant sur le territoire historique de la Palestine depuis les temps immémoriaux, et converti au judaïsme au début du premier siècle avant Jésus-Christ. Les conditions d'un droit au retour légitime Par définition, ne peuvent retourner chez eux que ceux qui ont acquis, par naissance, par une règle spécifique propre au groupe ethnique auquel ils appartiennent, un certain lien avec un lieu géographique déterminé. Par exemple, les descendants des Allemands que Catherine de Russie a installés, au cours de la seconde moitié du dix-huitième siècle, le long du fleuve Volga pour cultiver des terres en friche, ont reçu le droit de retourner en Allemagne unifiée, et personne n'y a trouvé à redire. Ils descendaient en droite ligne de familles de paysans allemands dont on peut tracer l'histoire et dont on peut déterminer les membres, car ils ont gardé l'usage de la langue allemande. Les Tartares de Crimée, déportés en masse par Staline durant la Seconde Guerre mondiale, ont pu retourner chez eux, une fois ce dictateur mort ; et nul également ne pouvait leur contester ce droit. De même, les Tchétchènes, qui avaient subi le même sort que leurs frères musulmans tartares, avaient reçu le droit de revenir dans leurs villages et villes d'origine après cette guerre. De même, les personnes de nationalité française et de souche non maghrébine avaient le droit de retourner à leur pays d'origine à la suite de l'effondrement du système colonial français, à la fin des années cinquante. Nul ne pouvait leur contester ce droit, car, même si leurs ancêtres n'avaient pas été des colons venus de la «Métropole», ils s'étaient intégrés culturellement, économiquement et socialement dans la société française coloniale. On peut donc affirmer que la loi du droit au retour n'a rien qui soit choquant du point de vue humain, ou inacceptable politiquement, à condition que les titulaires de cette règle de droit aient des rapports historiques clairement établis, reconnus et prouvés avec la région où ils veulent retourner. La loi du retour, loi génocidaire fondamentale Par définition, la «loi du retour» qui s'applique seulement aux juifs et permet de «retourner en Israël» à tout juif reconnu comme tel par une autorité rabbinique, donc une instance religieuse, est une loi qui ne reconnaît pas de droits aux Palestiniens, car elle les classe comme étrangers dans le pays de leurs ancêtres. Cette loi, qui permet à des personnes de retourner là d'où elles ne sont jamais venues, et où leurs ancêtres, quoi qu'ils disent, n'ont jamais mis les pieds, est une loi qui confond l'esprit, car elle ne repose sur aucun principe logique, sur aucune preuve concrète tirée de l'Histoire et force la personne normale à se demander comment une loi aussi absurde a pu prendre racine dans des esprits qui se disent au-dessus de toute irrationalité ! Le sionisme a inventé un «droit de retour» qui, tout simplement, n'a d'autre fondement que des commandements prêtés à Dieu par ceux mêmes qui prennent avantage de ce droit, et dont l'exercice entraîne, directement et sans nuance aucune, l'expulsion de la population autochtone. En effet, si une collectivité se réclame d'un droit au retour dans une aire géographique à laquelle elle n'a aucun lien historiquement prouvé, cela implique que ce groupe ne reconnaît aucun droit à l'existence pour le peuple qui occupe cet espace depuis des temps historiques et sans discontinuité. Le droit au retour des uns a pour conséquence logique leur droit d'éliminer physiquement le peuple présentement en possession de cette terre. Il y a contradiction dans les termes entre la proclamation du droit au retour et l'acceptation de l'autre. La seule façon de dépasser cette contradiction de fond est de nier tout droit territorial à l'autre peuple et de le liquider physiquement, en une seule fois ou par étapes successives. Donc, «le droit au retour» proclamé par les sionistes est le droit générateur du génocide. On n'a pas à prolonger le débat sur la nature génocidaire des revendications sionistes et dresser, pour qualifier le système sioniste de génocidaire, un inventaire des politiques et mesures prises par les autorités juives d'Israël : comment les Palestiniennes et les Palestiniens sont peu à peu soit éliminés physiquement, soit expulsés, soit menacés d'expulsion, toutes ces actions apparaissent comme les conséquences pratiques dictées par cette loi du retour. Des juifs, sans doute, mais non des «israélites» Comme l'a écrit Alan Hart dans son ouvrage intitulé «Le sionisme, l'ennemi réel des juifs», (Clarity Press, Atlanta, USA, 2009), se référant à la fameuse «loi du retour», la loi fondamentale sur laquelle se basent toutes les autres lois génocidaires et discriminatoires entrant dans le cadre du processus de liquidation physique du peuple palestinien : «La plupart, si ce n'est tous les juifs qui sont «revenus», étaient des individus de diverses nationalités étrangères en provenance de nombre de pays, dont les ancêtres étaient devenus juifs par conversion au judaïsme plusieurs siècles après la chute de l'ancien royaume juif, et formaient ce qui est appelé la «diaspora» De manière plus directe et franche mais précise, la plupart, si ce n'est tous les juifs qui sont revenus en Palestine pour créer l'Etat sioniste, n'avaient aucun droit sur la terre de Palestine. Bien qu'il ne soit pas politiquement correct de le dire, la notion de deux peuples avec des droits égaux sur la même terre ne résiste pas à un examen sérieux. Le fait qu'Israël existe ne signifie pas que les droits proclamés par les sionistes sur la Palestine était légitimes (p. 28). Hart est-il le seul à défendre cette thèse que certains se hâteraient de qualifier d'antisémite ? Pour écarter cette accusation, courante chaque fois que l'on ose mettre en doute la légitimité du sionisme comme idéologie politique et théologie génocidaire, aussi bien que comme expression de droits historiques des juifs sur la terre de Palestine, il faut souligner que Hart a été, pendant longtemps, correspondant d'une chaîne de télévision britannique en Israël, et qu'il a été même chargé de servir d'intermédiaire secret entre les dirigeants juifs d'Israël et le leader palestinien Yasser Arafat. L'invention du peuple juif Un historien juif d'Israël, Shlomo Sand, dans son livre «L'invention du peuple juif» (Editions Verso, Londres 2009) confirme la position de Hart. Doit-on réfuter les affirmations du premier historien parce qu'il est de nationalité britannique et n'est pas de religion juive, et accepter la version du second parce qu'il est juif et en plus citoyen juif d'Israël, suivant la terminologie officielle de cet Etat ? Les deux analyses se fondent sur les mêmes sources examinées et analysées avec l'objectivité propre aux historiens qui ne sont pas aveuglés par des prises de position idéologiques, et donc leurs positions se confortent ; l'une n'est pas moins crédible que l'autre, et surtout au-dessus de tout soupçon de chercher à tout prix à miner la «légitimité historique de l'Etat d'Israël,» qui apparaît à certains comme un crime pire que la négation de l'Holocauste. Il est indispensable, cependant, de revenir à chacune des affirmations de Hart, largement confirmées par les propres recherches de Shlomo Sand, confortées par les propres réflexions et analyses bibliques du professeur Hector Avalos dans son livre : «Les mots qui tuent.» (Promotheus Books, 2005, p. 136) Des convertis appartenant à différents peuples D'abord, l'écrasante majorité de la communauté juive installée en Israël, en application de la loi génocidaire de base, la fameuse «loi du droit au retour», a des ancêtres qui se sont convertis au judaïsme au contact de missionnaires de cette religion. Les juifs du Maghreb, comme ceux de l'Espagne et du Portugal, sont d'origine berbère. Les juifs de l'Europe de l'Est et de l'Europe centrale sont soit des descendants de Slaves convertis au judaïsme au cours du moyen-âge, ou ont pour ancêtre une tribu khazare turque, décrite par l'historien polygraphe arabe originaire de Baghdad, Masoudi (896-956), dans son ouvrage encyclopédique : «Les Prairies d'Or,» tribu convertie au judaïsme au 9e siècle. Les juifs yéménites ont leurs racines dans les tribus arabes païennes ou chrétiennes qu'a converties au judaïsme par la violence le célèbre Zar'a Yusuf, dit Dhu Nuwas (a régné de 518 à 525 de l'ère chrétienne), un souverain yéménite du 6e siècle de l'ère chrétienne. Cette campagne de conversions forcées et de massacres entraîna, d'ailleurs, l'intervention armée du royaume des Aksoumides éthiopiens, pour mettre un terme à l'oppression de ce roi juif contre les chrétiens. La thèse suivant laquelle tout juif descend des membres originels des adeptes du judaïsme expulsés par les Romains à la fin du premier siècle et au début du second siècle de l'ère chrétienne n'est simplement pas prouvée par les faits tirés de l'Histoire de l'expansion du judaïsme en dehors de la Palestine. D'ailleurs, même le terme «diaspora», pour décrire la présence de communautés juives à travers le monde, a été utilisé pour la première fois par le professeur juif américain Simon, dans les années trente du 20e siècle, qui entendait, paradoxalement, appuyer une thèse contraire à celle des sionistes, non le droit au retour que ce groupe religieux fanatique prônait, mais la légitimité à la fois juridique, morale et religieuse de la présence des juifs en dehors de la «terre promise.» La seule preuve : une croyance religieuse Donc, pour les sionistes, tenter de donner des fondements historiques à leur présence en terre de Palestine est simplement impossible. Pour appuyer leurs revendications territoriales sur la Palestine, les sionistes n'ont rien d'autre à présenter que des écrits bibliques et une interprétation tendancieuse de la Bible, c'est-à-dire essentiellement une croyance religieuse que des juifs non sionistes ou des non-juifs n'ont aucune raison d'adopter. Accepter les affirmations de ces fanatiques religieux, c'est simplement intégrer dans ses propres croyances religieuses leurs articles de foi. C'est, en fait, ce que réclament les sionistes. Ils peuvent, certes, imposer leurs croyances par la violence, mais sa légitimité historique demeure non pas ténue, mais simplement impossible à prouver. L'extrême violence qu'ils utilisent contre ceux qui leur contestent, avec raison et preuves à l'appui, tout droit historique légitime sur la terre de Palestine, et leur refus de toute forme de paix qui n'intègre pas cette falsification de l'histoire sur laquelle ils basent leurs soi-disant droits sur la Palestine, prouvent, s'il le fallait encore, qu'eux-mêmes ne croient pas en leurs assertions. Le seul peuple ayant des droits historiques légitimes sur la Palestine : le peuple palestinien Le seul peuple qui a des droits historiques légitimes sur la Palestine est le peuple palestinien. Le génocide n'est pas, comme le laissent croire les propagandistes de la cause sioniste, une sorte de fatalité imposée aux juifs d'Israël par le refus, aux motivations»antisémites» des Palestiniens et des peuples arabes voisins, de reconnaître le droit à l'existence de cet Etat, créé dans le contexte du système colonial mis en place dans le Moyen-Orient après la Première Guerre mondiale (voir l'ouvrage fondamental de David Fromkin : « Une paix pour en finir avec toutes les paix, la fin de l'Empire ottoman et la création du Moyen-Orient moderne» (Editeurs : Henry Holt, New York,1989). Ce génocide s'inscrit dans la thèse de base des sionistes, résumée par la fameuse devise : «Un terre sans peuple pour un peuple sans terre», phrase reprise à plusieurs occasions par les dirigeants sionistes, dont Mme Golda Meier. Celle-ci déclara, alors qu'elle était à la tête du gouvernement juif d'Israël, à une chaîne de télévision britannique : «Les Palestiniens n'existent pas. Il n'y avait pas de Palestiniens, de telle façon que nous soyons venus et que nous les ayons jetés dehors et leur aurions confisqué leur pays» (rapporté par Hart, cité plus haut, p.61). Le caractère fantastique et absurde des revendications historiques des sionistes sur la terre de Palestine ne leur laisse d'autre alternative que de faire disparaitre totalement la population palestinienne de ses terres ancestrales. Tout Palestinien demeuré sur ces terres serait un témoin à charge contre Israël, plus puissant et plus convaincant que toutes les études historiques qui rejettent les revendications sionistes. En conclusion 1) Le sionisme est une idéologie religieuse dont les justifications aussi bien historiques qu'ethniques sont dénuées de tout fondement scientifique. 2) Le seul peuple qui a des droits historiques légitimes sur la Palestine est le peuple palestinien. 3) Le sionisme a inventé un «droit de retour» qui, tout simplement, n'a d'autre fondement que des commandements prêtés à Dieu par ceux mêmes qui prennent avantage de ce droit et dont l'exercice entraîne, directement et sans nuance aucune, l'expulsion de la population autochtone et/ou son élimination physique. 4) Donc «le droit au retour» proclamé par les sionistes est le droit générateur du génocide. 5) L'écrasante majorité de la communauté juive installée en Israël, en application de la loi génocidaire de base, la fameuse «loi du droit au retour», a des ancêtres qui se sont convertis au judaïsme au contact de missionnaires de cette religion. 6) La thèse suivant laquelle tout juif descend des membres originels des adeptes du judaïsme expulsés par les Romains à la fin du premier siècle et au début du second siècle de l'ère chrétienne, n'est simplement pas prouvée par les faits tirés de l'Histoire de l'expansion du judaïsme en dehors de la Palestine. 7) Finalement, voici ce qu'a écrit le professeur Bertell Ollman, de l'Université de New York, dans une lettre où il démissionne de sa judaïté et où il demande au peuple juif de reconnaître la similarité entre sionisme et nazisme. «Si le sionisme est en fait une forme particulièrement virulente de nationalisme et de plus en plus de racisme, et si Israël agit envers sa minorité captive par des méthodes qui ressemblent de plus en plus à la façon dont les nazis ont traité leurs juifs, nous devons en prendre acte». Pour des raisons évidentes, les sionistes sont très sensibles à la comparaison qui est faite entre eux et les nazis (pas sensibles au point où cela les restreint dans leurs actions, mais suffisamment pour qu'ils la jugent injuste et pour accuser d'antisémitisme ceux qui font cette comparaison. Pourtant, les faits sur le terrain, quand ils ne sont pas obscurcis par une rationalisation ou un autre sionisme, prouve que les sionistes sont les pires antisémites du monde actuel, opprimant un peuple sémitique comme aucune autre nation depuis les nazis».