En réaction à la décision de la direction de l'Ecole nationale supérieure vétérinaire d'El Harrach d'ester en justice 12 étudiants, plusieurs dizaines d'entre eux viennent d'observer une grève de la faim depuis le dimanche 30 mai. Dans les attendus de la requête introduite en référé le 26 mai 2010 par l'avocat de l'école et sur la base du constat d'un huissier dépêché sur les lieux de la grève le 25 mai 2010, il est reproché à onze étudiants et une étudiante d'avoir initié une grève illimitée et illégale. Toujours, d'après le contenu de cette requête, «le staff administratif, la direction et les enseignants de l'école ont été empêché d'accéder à l'école par plusieurs centaines d'étudiants. Cela a eu pour conséquence de causer de graves turbulences aux programmes de travail et induit l'arrêt de certaines activités de l'Ecole». Plus de 30 étudiants ont décidé d'entamer une grève de la faim, en guise de réaction à la décision d'ester en justice 12 étudiants. Chez ces derniers, la déception gagne du terrain, du fait que selon eux la tutelle n'a pas encore donné suite aux doléances des étudiants. A ce jour, les deux campus sont assiégés et les accès étroitement surveillés par les grévistes qui selon leur déclaration «veillent jour et nuit sur le patrimoine de l'école, mais aussi sur les animaux qui s'y trouvent» Plusieurs de ces étudiants ester en justice nous ont déclaré n'avoir jamais mis les pieds dans un tribunal. Leurs parents s'insurgent contre ces mesures mais aussi contre leurs enfants, dont certains leur reprochent cette situation. «Mes parents me boudent pour mon initiative. Pourtant j'ai demandé d'avoir des conditions décentes pour étudier, de prendre mon bain et de participer à des activités sportives et culturelles, sainement, sans contrainte» nous déclare un étudiant de 5ème année de médecine vétérinaire qui s'étonne que le ciel lui tombe ainsi sur la tête. «J'assume, mais pourquoi une minorité seulement ester en justice? Pourtant nous sommes plusieurs centaines à avoir lancé ce mouvement. Faites vite» insista un gréviste de la faim. Ainsi, les 12 étudiants grévistes devaient comparaître en justice le dimanche 30 mai devant le tribunal administratif d'Alger et devaient répondre de leur initiative et certainement voir l'arrêt immédiat de la grève et probablement apprécier les efforts des deux parties à mettre fin à plus de 10 jours de grève illégale avec interdiction d'accès au staff administratif et à la direction de l'Ecole nationale supérieure vétérinaire d'El Harrach. Cependant, l'avocat engagé par les étudiants grévistes ester en justice, ont obtenu le report de la comparution. Ces étudiants nous ont confié: «Nous aussi, on a présenté nos propres doléances à la justice dans l'espoir que nos arguments soient entendus».