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L'interminable feuilleton algérien d'«Orangina»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 06 - 2010

L'exploitation exclusive en Algérie de la marque «Orangina» est revendiquée par Djgaguen Maâmar, directeur des établissements BGAO, par l'embouteilleur «Frères Zaâf» et la Compagnie Française des Produits Orangina (CFPO). L'affaire est devant les tribunaux algériens depuis des années. De procédure en procédure, pour le moment, elle a débouché sur une solution de compromis, à savoir l'exploitation commune de la marque par les deux parties en conflit.
Les frères Zaâf, embouteilleurs exploitants autorisés par «Orangina Schweppes» sont partie prenante dans les procédures judiciaires relatives à l'exploitation de cette marque de limonade «héritée de la colonisation», face à Maâmar Djguaguen des établissements BGAO. On ne compte plus les procès dans cette affaire. Le dernier date de la fin mai. La chambre commerciale de la Cour de Blida a autorisé l'exploitation de la marque «Orangina» par les deux producteurs, en Algérie. Les magistrats de Blida ont repris le dossier après que la Cour suprême eut annulé, le 6 mai 2009, deux décisions contradictoires et renvoyé l'affaire à cette Cour constituée par d'autres magistrats. Celle-ci devait trancher par rapport à deux décisions contradictoires rendues, en mars 2004, par les Cours d'Alger et de Blida. La décision de la Cour d'Alger annulait tous les dépôts de marque de la CFPO au niveau de l'Institut national de la propriété industrielle en Algérie, tandis que la Cour de Blida prononçait l'exploitation commune de la marque en Algérie. La CFPO a interjeté appel au niveau de la Chambre commerciale près la Cour suprême qui a renvoyé, le 6 mai 2009, l'affaire à la Cour de Blida. Presque une année plus tard, la décision de cette Cour est tombée, il y a quelques jours. En attendant la publication du jugement, on sait qu'elle a coupé la poire en deux, puisqu'elle s'est prononcée, encore une fois, pour l'exploitation commune de la marque en Algérie par les deux producteurs, à savoir: Maâmar Djgaguen et CFPO. D'après des avocats, les magistrats n'auraient pas fait grief à CFPO pour le non renouvellement de l'inscription de la marque à l'INAPI, en retenant à décharge le «caractère exceptionnel du défaut de renouvellement», tous les vingt ans. A présent, on s'attend à ce que l'un des deux parties saisisse la Cour suprême, à nouveau, prolongeant ainsi ce feuilleton «Orangina».
Une limonade «bien vacant»
Historiquement, cette marque a 74 ans d'existence. C'est Léon Beton, natif de Boufarik, qui, en 1936, s'inspira de l'invention d'un pharmacien espagnol, le docteur Trigo pour créer cette boisson. Il lui racheta la formule et la marque. Il a baptisé ce breuvage «Naranjina» (naranja signifie «orange» en espagnol), puis «Orangina». En 1951, Jean-Claude Beton, qui avait repris le flambeau à la suite de son père en 1946, crée la Compagnie Française des Produits Orangina (CFPO) à Boufarik. Les premiers concentrés pour la fabrication d'Orangina sortent de l'usine de Boufarik, le 23 janvier 1951. La mise en bouteilles du produit est confiée aux Etablissements Marin à Blida, et Montserrat à Alger. Après la commercialisation en Algérie, celle-ci s'étend en France, sur l'île de la Réunion pour atteindre, alors, cinquante millions de bouteilles. Le siège social de la société quitte Boufarik pour Marseille, en février 1961, un an avant l'indépendance de l'Algérie, et naturellement avec la marque, indique une version qui ne correspond pas à celle de Maâmar Djguaguen. Le directeur général des établissements BGAO, lui, estime être le propriétaire exclusif d'»Orangina» depuis 1963. A l'appui de son propos, il souligne qu'il est le premier à l'avoir inscrit à l'INAPI (Institut national de la propriété industrielle). Ses défenseurs soutiennent que la marque «Orangina» faisait partie d'un fonds industriel commercial qui a été nationalisé au titre de biens vacants, «comme tous les biens qui appartenaient à la France avant l'indépendance». Plus précisément, les Français de la CFPO l'auraient cédé aux établissements Marin qui l'auraient abandonné à l'indépendance, en 1962. C'est à ce moment là que Maâmar Djgaguen en serait devenu attributaire par un arrêté du wali (préfet), au titre des biens vacants. Maître Farouk Ksentini, un des avocats de BGAO, avait estimé, lors d'un point de presse à ce propos, que «Orangina est un bien relevant du patrimoine national, il s'agit d'un produit algérien créé en Algérie avec les oranges de la Mitidja.».
Une saga internationale
Dans la version de M. Djguaguen, il n'est pas fait mention de la poursuite par Léon Beton de la commercialisation de cette limonade à l'étranger. Pourtant, son affaire prend de l'envergure et devient un groupe. En 1984, le Français le cède à Pernod-Ricard, pour une somme estimée entre 500 et 800 millions de francs. Depuis, «Orangina» a failli être vendue à «Coca Cola». Mais elle l'a été, avec cinq autres marques de boissons, en 2001, à «Cadbury-Schweppes» pour 700 millions d'euros. La limonade à l'orange en bouteille ventrue est connue à travers tous les continents. Les campagnes de publicité se succèdent pour la vanter. Son succès est indéniable. En 2003, la société «Orangina Schweppes», vient au jour après la fusion entre «Orangina Pampryl» et «Schweppes France». Puis lors d'une dernière transaction, en septembre 2005, la société passe aux mains d'un consortium composé des fonds d'investissements Blackstone Group International et Lion Capital qui brassent beaucoup d'argent. C'est avec l'autorisation d'Orangina Schweppes que les frères Zaaf, à Blida, produisent, notamment «Orangina Light». Derrière eux, les propriétaires «historiques» n'ont visiblement pas l'intention de lâcher prise en Algérie.


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