Un jugement ordonnant l'arrêt de la grève illimitée au complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba a été prononcé lundi par le tribunal d'El-Hadjar, a indiqué hier l'aps qui cite une source judiciaire. La direction générale d'ArcelorMittal Annaba avait intenté le jour même une action en référé (procédure d'urgence) à l'encontre du syndicat d'entreprise pour «grève illégale», a précisé la même source. Le secrétaire général de ce syndicat, Smaïn Kouadria, a précisé après l'annonce de cette décision qu'une assemblée générale des travailleurs aura lieu aujourd'hui dans la matinée pour décider des suites à donner à cette décision. «Nous les informerons du jugement, et c'est aux travailleurs de décider», a-t-il déclaré. Les sidérurgistes du complexe d'ArcelorMittal dont le nombre avoisine les six mille ont débrayé hier à l'appel du collectif du syndicat d'entreprise, dès cinq heures de la matinée, paralysant tous les secteurs d'activités et ateliers, mais en assurant toutefois un service minimum dans les secteurs jugés sensibles à l'image des hauts-fourneaux, les aciéries. Les directions commerciales de Annaba, Alger et Oran ont elles aussi cessé toute activité. Dans ce climat extrêmement tendu, la mobilisation des travailleurs est générale pour faire valoir la plate-forme de revendications liées à leurs conditions socioprofessionnelles. Celles-ci portent pour rappel sur l'augmentation des salaires et à l'investissement et l'application d'un avenant à la convention de branche. La direction, réagissant à ce débrayage, avait déposé deux plaintes. L'une, en référé, concernant le caractère illégal du mouvement de grève auprès du tribunal d'El-Hadjar et l'autre à l'encontre de Smaïn Kouadria SG du syndicat d'entreprise qui a été appelé à comparaître devant la justice et a été assisté par Maître Rached Mouloud. Par ailleurs, dans le sillage de cette grève, l'unité du port de Annaba relevant aussi d'ArcelorMittal a été elle aussi paralysée et un bateau à quai n'a pu charger la quantité de 4000 tonnes de fonte en gueuse destinée à l'Espagne. Un second navire chargé de 22.000 tonnes de coke, en provenance de Pologne, n'a pu quant à lui décharger sa marchandise destinée au complexe. Selon Kouadria, les deux bateaux ne seront pas traités tant qu'il y aura grève. La direction avait fait circuler, dans la matinée, des imprimés pour connaître ceux qui sont en grève et ceux qui ne le sont pas à l'effet de procéder aux ponctions sur les salaires des journées non travaillées.