La colère ne cesse de monter chez la corporation des boulangers et pâtissiers de la wilaya de Constantine, et les responsables du syndicat du secteur craignent le pire en cette période estivale et, surtout, à l'approche du mois de Ramadhan. Ainsi, selon le responsable de wilaya du syndicat des boulangers, ces derniers ainsi que les pâtissiers de la wilaya de Constantine ont été conviés à une assemblée générale qui aura lieu aujourd'hui mardi à 13 heures, au siège du secrétariat de wilaya de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). «Sur les 518 artisans boulangers de la wilaya qui sont inscrits au registre de commerce, explique M. Bouguerne, il ne reste plus en activité que 23O. Tous les autres, pour une raison ou une autre, ont été contraints de baisser rideau, n'ayant pu résister longtemps aux pressions et autres tracasseries causées par les services de contrôle de la direction du Commerce qui, affirme-t-il, les harcèlent sans cesse». Ce responsable, boulanger de métier, n'a pas manqué d'exprimer toute son amertume ainsi que le désarroi dans lequel sont plongés ses confrères après que la réunion tenue la semaine passée à la direction du Commerce avec le directeur et ses collaborateurs a abouti à un échec, faute d'accord. Aussi, un groupe de boulangers, rencontré hier devant le siège de l'UGCAA, n'a pas fait mystère de l'irritation des boulangers et leur ras-le-bol de la situation difficile qui leur est imposée. «Nonobstant les problèmes de farine, d'électricité et autres facteurs de production, ceux du prix de la baguette qui demeure gelé chez les seuls boulangers de la wilaya de Constantine, les questions des marchands informels qui continuent à écouler le pain sur le trottoir, près des rigoles et dans des endroits insalubres et qui, paradoxalement, eux ne sont jamais inquiétés par les contrôleurs de la direction du Commerce, encore moins par les services de police, déplorent-ils, restent posées et vu qu'ils perdurent, nous serons dans l'obligation de réagir». Un artisan boulanger, qui exerce sur la place depuis plus de quarante-cinq ans, assure-t-il, a qualifié la situation actuelle de la corporation de «drame shakespearien». « Et comment ! dit-il. Il s'agit désormais de se poser la question «être ou ne pas être» tout en sachant que durant ce mois de juin, cinq boulangers ont baissé définitivement le rideau ! C'est dire que l'assemblée générale prévue aujourd'hui s'annonce très agitée, pensent les membres de ce groupe en signalant que la majorité des boulangers agitent déjà la menace de grève générale.