Inculpée pour homicide sur son nouveau-né, K.Fatiha, célibataire et âgée de 29 ans, a comparu jeudi dernier devant le tribunal criminel près la cour de Constantine, pour répondre de son acte. Les faits, selon l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, remontent au 02 janvier 2009 au niveau de la localité de Oued Sdari dans la wilaya de Mila. En ce début de matinée de cette journée hivernale, le corps sans vie d'un nouveau-né enveloppé dans un tricot entaché de sang fut découvert par des citoyens près de la décharge de cette localité. Alertés, les éléments de la brigade de la gendarmerie nationale se déplacèrent sur les lieux. Après les procédures d'usage, le cadavre du bébé de sexe masculin a été acheminé vers la morgue de l'hôpital de Fredjioua. L'enquête sera alors diligentée par les gendarmes, qui réussiront à identifier la mère de l'enfant. Pour ce faire, toutes les jeunes filles habitant ce hameau ont été invitées à se rendre auprès de la gynécologue de l'hôpital, pour y subir un examen médical. Le rapport du médecin fait état que la dénommée K.Fatiha avait effectivement eu une grossesse et présentait des signes d'accouchement. Durant l'enquête préliminaire, l'accusée avouera aux enquêteurs qu'elle avait eu une relation avec un certain Amar. Et d'ajouter qu'au bout de 4 ou 5 mois de grossesse, le bébé est «tombé tout seul» suite à des douleurs atroces au niveau du ventre, rejetant l'accusation selon laquelle elle avait tué son nouveau-né délibérément. Les résultats des prélèvements du sang effectués sur le tricot qui appartenait à l'accusée dans lequel a été enveloppé le bébé par le laboratoire nationale de la police scientifique d'Alger sont formels ; le sang analysé renferme le même ADN que celui de l'accusée. Appelée à la barre, l'accusée a rejeté encore une fois les accusations portées à son encontre et a insisté sur le fait que le bébé est tombé tout seul. La mère et les sœurs de l'inculpée appelées en tant que témoins n'apporteront rien de nouveau et ont déclaré devant le juge ne pas être au courant de cette grossesse. Le procureur de la République dans son réquisitoire dira que l'accusée voulait se débarrasser de ce bébé encombrant par peur des représailles de sa famille et a requis 10 ans de prison à son encontre. La défense a plaidé les circonstances atténuantes, non sans s'interroger pourquoi les tests ADN ont été effectués sur le sang trouvé sur le tricot, et non sur le cadavre du bébé, et de conclure que sa cliente crie à qui veut bien l'entendre qu'elle n'a pas tué volontairement le bébé. Après les délibérations, le juge prononce le verdict : 3 ans de prison pour K.Fatiha.