Sollicitée depuis la dernière tripartite des 2 et 3 décembre pour l'ouverture de négociations en vue d'une nouvelle convention collective d'entreprise, conformément aux décisions de cette rencontre à trois, la direction de l'établissement de gestion des services aéroportuaires d'Oran, en charge de 11 aéroports et aérodromes, n'a donné aucun signe pour s'asseoir à la table des négociations. C'est ce que nous indique Mohamed Attrous, secrétaire général du syndicat d'entreprise, précisant que l'EGSAO est la seule entreprise du secteur des Transports qui demeure sans convention et fonctionne toujours selon l'ancienne, datant de 1994, devenue, obsolète. En place depuis août 2008, la représentation syndicale a entrepris plusieurs démarches aussi bien auprès de la direction que des instances syndicales locales et même centrales, dont la Fédération nationale des travailleurs des transports (FNTT). Cette dernière avait adressé, le 29 juin dernier, une correspondance aux responsables syndicaux des quatre établissements du pays et dans laquelle elle les instruit de prendre contact avec les employeurs dans le but d'engager et dans les plus brefs délais, des négociations pour l'élaboration de conventions d'entreprise, synonyme d'amélioration des conditions de travail. Le syndicat de l'EGSAO a saisi la direction dans ce sens, le 1er du mois en cours. Mais deux semaines après, cette demande est restée sans réponse, selon le syndicaliste. Le même responsable syndical avait saisi, au début de l'année, la fédération et la direction de l'établissement pour leur exposer les principales revendications du collectif des travailleurs et qui s'articulent autour de la revalorisation de la grille des salaires (la dernière remonte à 2008 avec 22%), l'octroi des droits acquis de la retraite, la révision du régime indemnitaire, une nomenclature des postes plus adaptée, la réévaluation de la valeur des échelons (inchangée depuis 20 ans) et du tableau d'avancement et, enfin, la définition des paramètres de calcul des primes (PRI et PRC). Selon le syndicaliste, ces revendications demeurent réalistes au vu de la bonne santé financière de l'entreprise et qui pouvait aspirer à mieux si des mesures malencontreuses n'avaient pas été prises à l'instar de l'abandon du service Catering, au profit d'un particulier, alors que ce service représentait 40% du chiffre d'affaires. Aussi et en raison de l'augmentation du nombre de vols estimé, pour le seul aéroport d'Es Senia, à une vingtaine avec des taxations de passagers prélevées à hauteur de 900 et 450 DA, respectivement pour les passagers des vols internationaux et nationaux, les recettes permettent non seulement de revoir à la hausse les salaires qui restent dérisoires, mais également d'entrevoir un programme de développement permettant la création d'emplois. La tendance à la sous-traitance a été un échec, étant donné que des agents de plusieurs services ont été redéployés vers d'autres activités qui ne répondent pas à leurs profils. Approché, l'intérimaire du directeur, M.Djemai, affirme le contraire et déclare que les négociations n'ont jamais été interrompues et que la commission paritaire, composée de l'employeur et du partenaire social, a fonctionné régulièrement. Aujourd'hui (Ndlr lundi), une séance de travail est programmée dans l'objectif de finaliser cette convention collective dont le délai ne peut être avancé et dépendra du cours que prendront les discussions autour de la plate-forme des revendications.