A Constantine où la population reste profondément attachée aux traditions de célébration des fêtes religieuses, la préparation des fêtes de l'Aïd El-Fitr consacrant la fin du mois de jeûne ont déjà commencé. D'abord c'est l'achat des ustensiles et ingrédients servant à confectionner les différentes variétés de gâteaux traditionnels, qui retient l'attention des ménagères ces derniers jours. Ces dernières se montrent très affairées et ne savent plus où donner de la tête car cette année, la fête religieuse coïncide, à deux jours près, avec la rentrée scolaire et il faut penser aussi à habiller les enfants scolarisés et les doter de tabliers, cartables et fournitures scolaires. C'est pour cela qu'on peut constater, du matin au soir, des légions de femmes qui grouillent dans les magasins d'habillement pour enfants dans les rues et ruelles commerçantes du centre-ville. Une mère de famille s'inquiète: «On ne se retrouve plus, dit-elle : faut-il s'occuper du nettoyage de l'appartement, laver le linge ou préparer les gâteaux pour l'arrivée de l'Aïd, ou courir d'un magasin à l'autre pour trouver, à des prix raisonnables, ce qu'il faut pour les enfants. Cela ressemble au parcours du combattant», se plaint-elle. Dans un autre magasin, une femme d'un certain âge, placide, commentant la situation avec humour, tout en confirmant que les préparatifs ont d'ores et déjà été lancées, assure toutefois que la priorité « c'est l'opportunité offerte par le 15ème jour de jeûne qui l'a poussée à sortir pour se procurer les ingrédients nécessaires qui rentrent dans la confection des repas traditionnels et autres gâteaux maison qui ont toujours marqué la célébration de la première moitié du mois de jeûne et son 27ème jour : chekhchoukha, Trida, pour les repas, et Makroud, Ghribia, Djaouzia et autres qui garniront le plateau du café qui suivra le f'tour. Passant en revue les traditions des familles citadines constantinoises, cette dame affirme ne jamais déroger aux traditions des ancêtres qui, selon ses dires, s'expriment tout particulièrement durant cette période bénie du Ramadhan et des fêtes de l'Aïd El-Fitr et l'Aïd El-Kébir. « Il n'est pas permis d'abandonner ces traditions qui font la particularité des citadins. Le 15ème et 27ème jours du Ramadhan sont fêtés avec faste et dévotion. A cette occasion, on sacrifie un poulet de ferme si l'on en trouve bien sûr, et de la dinde pour garnir le plat de chekhchoukha ou de Trida que d'autres plats succulents viendront accompagner. On se rassemble entre parents, voisins ou amis pour les déguster. Après ce repas plantureux, on dispose le plateau garni de gâteaux maison et on déguste, dans la joie et la fraternité, le bon café odorant».