Sitôt engagées les dépenses inhérentes au mois de carême et son corollaire les dépenses pour l'Aïd, voilà qu'un nouveau chapitre dans l'essorage du budget familial s'inscrit à l'horizon. La rentrée scolaire s'annonce pour cette année, ardue de par sa proximité avec les fêtes de l'Aïd et la décision des commerçants de revoir à la hausse les prix des fournitures scolaires. «Comme si on avait besoin de ça», se désole Mériem, mère de trois enfants scolarisés. Pour Linda, la trentaine, employée dans une boîte privée, la concomitance des deux dates peut s'avérer salvatrice pour les petites bourses, puisque la majorité des ménages opteront certainement pour un seul et unique lot de vêtements neufs apte et pour célébrer l'Aïd et pour attaquer le premier trimestre, si ce n'est l'année pour certains budgets. A quelques heures de l'Aïd, les gens se bousculent encore à la recherche de la bonne occasion. «Les vêtements coûtent trop cher et je suis obligé de recourir au système D pour pouvoir m'en sortir», avouera Samir, la quarantaine, père de quatre enfants. Les quartiers commerciaux, à l'image de Choupot ou du centre-ville, les marchés dits populaires comme ceux de M'dina jdida, souk el Kettane ou l'espace dédié à la friperie à El Hamri sont quotidiennement pris d'assaut à la recherche de l'article voulu. Cependant les prix restent insensés pour l'ensemble des citoyens. «Un ensemble jeans, chemise griffée à 4.000 DA, et j'ai deux enfants capricieux», se lamente presque Linda. «Il faut éviter les vitrines du centre-ville où les prix affichés frisent parfois le ridicule», conseille Samir, fonctionnaire dans une administration publique. «Le mieux est de faire un tour à El Hamri ou M'dina jdida, là on peut négocier et tomber sur de belles opportunités», ajoutera-t-il. Malgré la cherté des produits, les magasins sont souvent pris d'assaut, tant la journée pour la friperie que le soir pour ce qui est des commerces à Choupot ou au centre-ville littéralement asphyxié par le flux des gens qui s'y pressent. La proximité de la rentrée scolaire est également un souci de plus pour ceux qui regardent à deux fois avant d'ouvrir leur portefeuille. «Les vêtements de l'Aïd serviront aussi pour le rentrée scolaire», dira Linda qui avoue avoir du mal à joindre les deux bouts avec la succession des dépenses. Pour les plus prévenants, le temps des achats des articles scolaires est arrivé mais leur prix a, d'ores et déjà, connu des hausses allant jusqu'à 50% pour certaines fournitures. Mohamed, père de quatre enfants, tous scolarisés est indigné face à cette augmentation qui ne se justifie pas. «Le cahier de 96 pages, acheté l'année dernière à 16 DA, fait 27 DA, même chose pour celui de 288 pages puisqu'il passe à plus de 87 DA au lieu des 70 DA», énumère-t-il les exemples. Si certains commerçants assurent et rassurent que les prix n'ont pas connu de hausse par rapport à la rentrée passée, il suffit d'un rapide coup d'œil aux vitrines achalandées pour se rendre compte du contraire. Même si le consommateur a une palette de choix entre différents produits d'importation, d'Europe, d'Asie et la fabrication locale, la qualité de certaines fournitures scolaires laissent largement la porte ouverte aux commentaires. Ainsi, depuis quelques années déjà le marché national est inondé d'articles scolaires importés de Chine aux couleurs chatoyantes et aux formes distrayantes, cédés au grand bonheur des familles, à des prix plus ou moins abordables chez les grossistes. Pourtant, selon certains spécialistes en pédagogie et en psychologie infantile, il ne faut pas sous-estimer l'impact négatif qui peut découler de cette profusion de couleurs et de formes sur la concentration des écoliers, notamment en cycle primaire. Côté chiffres quelque 19.000 trousseaux scolaires seront distribués par l'APC d'Oran au profit des enfants nécessiteux en prévision de la prochaine rentrée scolaire et qui a dégagé, à cet effet, une enveloppe de 15 millions de dinars. Quant à la direction de l'Education, elle lancera incessamment une vaste opération de réhabilitation de 176 écoles primaires réparties à travers les communes de la wilaya d'Oran. Cette opération se déroulera en deux phases: la première concernera 98 écoles et la seconde 54. Dans ce cadre, une opération d'installation du gaz de ville dans les écoles est inscrite. Pour rappel, l'opération d'installation des chauffages a été confrontée au problème de l'absence de gaz de ville dans les écoles notamment celles sises dans les localités des communes de la wilaya d'Oran. Ce problème s'est posé également dans les quartiers populaires de la ville d'Oran à l'exemple d'El Hassi et de Ras El Ain.