Après trois années d'attente, le bureau national du CNES dénonce le retard accusé dans la promulgation du régime indemnitaire des enseignants-chercheurs. Sans vouloir faire dans la menace de geler l'activité universitaire avec la rentrée, le syndicat des enseignants demande à la tutelle la concrétisation de ce dossier dans les meilleurs délais possibles. Comme il souligne l'urgence d'intervenir pour relancer l'opération location-vente des 6.000 logements octroyés aux enseignants chercheurs depuis 1998, mais bloquée par la circulaire d'Ouyahia d'août 2009, sachant que la loi permettant de déduire les loyers versés du coût final du logement prendra fin le 31 décembre 2010. Réuni en session ordinaire le 16 septembre dernier à Alger, le bureau national «s'interroge sur les véritables raisons qui ont conduit à la mise en place d'un tel scénario, après trois années d'attente et de promesses au moment où l'Université algérienne a plus que jamais besoin de stabilité pour faire face aux défis majeurs qui l'empêchent d'être la véritable locomotive du développement national». Dans un communiqué, le bureau national appelle l'ensemble des sections à tenir des Assemblées Générales au niveau de toutes les universités du pays afin de se prononcer sur l'ensemble des questions d'actualité et de déterminer les voies et moyens à mettre en place pour faire aboutir rapidement leurs revendications et mettre ainsi fin à un «triste feuilleton» en attendant la tenue du conseil national prévue le 7 octobre prochain, est-il souligné dans le communiqué. Le Bureau National considère cette absence de la tutelle «volontaire et consciente, de débat autour des questions fondamentales concernant l'Université, et le désir de maintenir les enseignants chercheurs loin de toute réflexion sur les réformes engagées par la tutelle, en prolongeant arbitrairement, et sous couvert de contraintes imaginaires, la concrétisation du régime indemnitaire et le règlement du problème du logement». «La tutelle n'a jamais accepté que le CNES s'occupe et se préoccupe des aspects liés aux questions pédagogiques et scientifiques: c'est perçu comme une ingérence dans les prérogatives de la tutelle», cite le communiqué. Pour le CNES, «cette situation est logiquement conjuguée à une défaillance dans la communication de la part des pouvoirs publics en général et de la tutelle en particulier, et aucune démarche n'est venue mettre fin aux spéculations récentes rapportées par des sources non crédibles et loin d'être représentatives et alimentées par une certaine presse nationale tendant à semer le doute dans les rangs des enseignants-chercheurs et contribuer ainsi à leur démobilisation».