Un quota de 247 logements composé de 112 de type F3 et 135 de type F2 a été distribué hier matin par la commission de daïra au bénéfice des familles résidant dans le bidonville de la cité Boudiaf, plus précisément celles du quartier connu sous le nom de «Mandela». L'opération s'est déroulée au centre culturel Benbadis qui a été ceinturé par un dispositif sécuritaire qui tenait à l'écart, loin du bâtiment où se déroulait la procédure de tirage au sort des bénéficiaires convoqués, ceux qui n'ont pas été convoqués, mais venus en grand nombre. Selon des membres de la commission de daïra, les heureux bénéficiaires vont être évacués dès le début de la semaine prochaine à l'unité de voisinage 17 (UV 17) de la cité Ali-Mendjeli, limitrophe du campus universitaire, pour être relogés dans des appartements F3 pour les familles comprenant 6 membres et plus et F2 pour celles ne comptant pas plus de 5 membres. «Toutefois, a tenu à préciser M. Ramoul, membre de la commission et représentant de l'OPGI, cette répartition n'est pas figée, elle a été faite selon les disponibilités de types de logements. Il faut savoir enfin que d'ici une année ou deux, suivant une décision gouvernementale, il ne sera plus construit de logements de type F2 et tout le monde aura des F3», tient-il à préciser. D'autre part, il faut noter qu'au moment de recevoir les arrêtés d'attribution, les bénéficiaires seront appelés à s'acquitter de la somme de 37.000 dinars pour le F2 et 49.000 dinars pour le F3. Concernant le quota distribué hier, les mêmes responsables ont signalé qu'il existe une liste additionnelle comprenant 8 noms de gens dont les cas nécessitent d'être réétudiés par la commission pour figurer, éventuellement, dans la liste des bénéficiaires. Par ailleurs et alors que des résidents du site parlent d'une autre liste additionnelle portant 28 noms de ceux qui furent écartés lors des récentes attributions pour diverses raisons administratives, contrairement aux dires du représentant du secteur urbain de la cité des Mûriers, dont dépend administrativement le bidonville en question, qui, lui, déclare être en possession de tous les dossiers et cette fameuse liste additionnelle ne contient que 21 noms. De son côté, M. Ramoul, lors d'un point de presse organisé à l'issue de l'opération de distribution, a tout d'abord précisé que le tirage au sort dans ce genre d'opération est du ressort de son organisme avant de déclarer, à propos des recours, que la commission n'en a enregistré aucun pour le moment. Et si recours il y a, a-t-il affirmé, ils devraient se manifester le jour de l'évacuation». A une question concernant les prochains sites qui seront évacués, il se limitera à rappeler que tous les sites devront être évacués avant la fin de l'année, étant entendu que ces derniers sont connus et recensés, les listes de leurs résidents établies depuis 2007. Mais, selon ses dires, personne ne connaît encore les noms des sites qui seront visés par la prochaine opération. La commission de daïra, dira-t-il, a fait une sortie sur ces sites pour actualiser les informations et voir s'il n'y a pas de gens qui ont quitté les lieux ou s'il n'y a pas eu l'arrivée d'intrus. Au terme de l'opération, après que le dispositif sécuritaire eut quitté les lieux, de nombreux exclus du bénéfice de ce quota se sont adressés à la presse en laissant éclater leur colère et en prétendant qu'ils ont été « écartés arbitrairement » de la liste des bénéficiaires alors qu'ils remplissent tous les critères, notamment celui de l'ancienneté. «Nous sommes en ces lieux depuis la guerre de libération nationale, explique un groupe, et nous avons figuré dans tous les recensements faits depuis 1986. Aujourd'hui, on ne comprend pas pourquoi nous avons été exclus !».