Devant les étudiants de l'IDRH et les experts qui ont assisté à sa conférence, Brahim Hasnaoui, président du Groupe Hasnaoui, a tenu un discours plein d'espoir. Tout en évoquant les difficultés qui ont jalonné son parcours depuis les débuts de sa carrière - et elles sont nombreuses et de tout ordre- il a estimé que «des possibilités inouïes s'offrent aux jeunes désireux de réussir». Mieux, il s'est déclaré être à l'écoute de celles et de ceux qui sont porteurs de projets fiables. Cette invite s'inscrit en droite ligne de ce qu'il a appelé son combat du moment. «Par les compétences algériennes on peut réaliser des miracles». D'ailleurs, il donnera un petit aperçu sur les innovations qu'il compte apporter à l'habitat, notamment au projet «Ryad» que son groupe réalise à Oran. Dans ce sens, il dira que ce projet est le premier au niveau régional, voire national, qui intègre un procédé allemand d'isolation thermique par l'extérieur. Autrement dit, les souscripteurs des logements que ce groupe réalise n'auront pas à installer les climatiseurs et les paraboles à l'extérieur, ce qui porte atteinte au site. Autrement dit, les exigences esthétiques et environnementales sont prises en compte dans la conception du projet au départ. Ce qui est de l'avis de certains spécialistes qui ont assisté à la prestation de Hasnaoui une nouvelle approche de l'urbanisme, dans une ville qui a toujours ignoré allègrement cette dimension. Pour la gestion des nouvelles cités, notamment de la sécurité et de l'hygiène, il a carrément créé une entreprise spécialisée. Il a avancé quelques idées sur les sources de son financement : des prestations qu'elle offrira aux locataires. S'étalant sur la question des réalisations dans le domaine du bâtiment, Hasnaoui a laissé transparaître son nationalisme économique. Pour lui «les Chinois représentent une forme de colonialisme pernicieux» Pour preuve, il avancera leur refus d'impliquer la main- d'œuvre locale dans les nombreux projets qu'on leur a attribués. Aussi, il estimera que Lafarge, producteur de ciment et dérivés, constituera un réel risque au cas où elle mettra la main sur le marché des matériaux de construction en Algérie. «Lafarge ne nous fera pas de cadeau» laissera-t-il entendre. D'un autre côté, il notera le peu d'empressement des entreprises publiques à se lancer dans les innovations. Il citera le cas de l'adjuvant qu'une de ses entreprises a produit et qui permet une augmentation de la production de ciment de l'ordre de 20 à 30%. «Actuellement Lafarge nous commande 300 tonnes par mois et nous n'avons pas réussi à placer un kilogramme au niveau des cimenteries publiques» lança-t-il. Et d'ajouter «avec cet adjuvant on aurait pu éviter l'importation de deux millions de tonnes décidée par les pouvoirs publics» pour répondre à la demande du marché national. Celui qui se revendique en tant que père de la formule du logement LSP estime que les entreprises algériennes sont en mesure de prendre en charge les programmes de réalisation des logements décidés par le programme gouvernemental sans le recours aux étrangers. «Avec un SMIG qualitatif à définir» ajoutera-t-il. Sa préoccupation actuelle est de réhabiliter la notion d'esthétique et de qualité aux logements de type social. Pour réussir ce pari, il prône la spécialisation des tâches dès le départ. Ce qui requiert la place accordée aux compétences. D'ailleurs lui aussi a affirmé que l'échec ou la réussite d'une entité économique dépend de sa gestion de ses ressources humaines. Soulignons que Hasnaoui a intervenu dans le cadre du cycle de conférences données par les managers qu'organise l'IDRH pour ses étudiants. Dans son introduction et sa présentation de son hôte, Mohamed Bahloul, directeur de l'IDRH a rappelé son objectif de «donner de la visibilité à ceux qui créent la richesse». Ces derniers, il leur a donné un générique chargé de sens «la tribu des entrepreneurs»