Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural (MADR), M. Rachid Benaïssa, a mis les moyens, et pour deux années consécutives, pour la prise en charge financière de la lutte contre plusieurs fléaux agricoles, dont principalement le ver blanc qui menace pas moins de 13.000 ha à l'ouest du pays, soit 60% de la superficie totale enregistrée à l'échelle nationale. Ainsi, selon les statistiques de l'INPV, les wilayas de l'ouest les plus touchées sont Sidi Bel Abbès (5.000 ha), Tlemcen (2.000 ha), Oran (2.000 ha) et Aïn-Témouchent (4.000 ha). La plaine de la M'leta est réputée la plus infestée. Le regroupement des fellahs et responsables de l'INPV de Messerguine, mercredi passé, a été d'un grand apport sur le plan des mesures prises par le MADR pour réussir l'opération de lutte contre le ver blanc. Principalement destinée à la céréaliculture, la plaine de la M'leta a par le passé bénéficié de deux importantes actions ciblant une superficie de l'ordre de 6.000 ha. L'opération dernière a été financée sur budget de wilaya, à concurrence de 1 milliard de centimes. Cette fois-ci, le MADR, connaissant les compétences des INPV, a chargé ces derniers d'encadrer, suivre et superviser les opérations de lutte contre le ver blanc de bout en bout. Les agriculteurs n'ont rien à payer. Tout est pris en charge par le programme du MADR deux années de suite, porte à notre connaissance M. Tandjaoui, responsable de l'INPV de Messerguine, qu'on a joint par téléphone et qui a expliqué aux fellahs touchés et listés les modalités pratiques de lutte contre le ver blanc. Ainsi, deux programmes sont initiés : le premier de 1.000 ha qui sera pris en charge financièrement par le MADR et qui concerne l'étendue devant subir une action intensive à base d'un produit dit «le cruser» qu'on utilise par enrobage des semences. «Le second, d'environ 2.800 à 3.000 ha, est destiné aux sols légèrement à moyennement infestés. Dans ce cadre, le produit utilisé est le diazinon, un insecticide qu'on enfouit avec la semence», a-t-il précisé en substance. Selon des observateurs, le coût à l'hectare revient à 5.000 dinars, soit un investissement de l'ordre de 20 millions de dinars que le ministère et le budget de wilaya vont supporter pour arriver à bout des 4.000 ha infestés. L'opération de lutte a fait intervenir les CCLS, appelées à fournir les insecticides gratuitement aux fellahs ciblés. C'est une bonne chose, car les CCLS devront également enrober les semences à emblaver au niveau des 4.000 ha infestés. En plus de l'action chimique, la mieux indiquée, les fellahs ont été instruits pour opérer des labours moyens au lieu de superficiels. Cette action mécanique est efficace en été et elle consiste à faire remonter en surface le ver blanc, qui devient la proie des oiseaux, car craignant la chaleur. Le suivi scrupuleux de l'itinéraire technique est impératif pour avoir des rendements appréciables. L'expérience a été tentée à Mahdia par l'INPV de Messerguine sur un hectare de blé : le rendement réalisé fut de 40 q/ha, alors que le taux moyen à Aïn-Témouchent est de 12 q/ha.