En réponse à l'entretien accordé par Monsieur Sid Ahmed Ghozali au «Le Quotidien d'Oran», je ne pouvais pas ne pas réagir, en ma qualité d'opposant iranien de la première heure, i.e. en tant que royaliste (www.iranshah.org), et en tant que fondateur de la plus importante organisation antiterroriste de la diaspora iranienne (www.Terror1979.org I.C.A.S.T. International Committee Against State Terrorism), aux propos erronés tenus sur l'Iran par l'ancien Premier ministre algérien, qui s'est fait, depuis quelque temps déjà, le propagandiste de l'organisation sectaire de l'O.M.P.I., groupuscule islamo-marxiste coupable, dès avant la Révolution islamique de 1979, i.e. sous l'ancien régime monarchique, du temps du Shah, d'actes graves de terrorisme (attentats à la bombe, plasticage d'immeubles, assassinats de dignitaires royalistes et d'officiers étrangers en poste en Iran) et de bien d'autres terribles forfaits encore, pendant et après la funeste Révolution islamique de l'ayatollah Khomeyni, dont les membres de l'OMPI furent longtemps le bras armé, avant d'êtres victimes de dissensions intra-révolutionnaires qui les pousseront à déserter et à servir de mercenaires à l'Irak de Saddam Hussein, alors en guerre contre leur mère patrie, l'Iran ! A défaut de ce rappel historique qui peut servir d'introduction à ce qui suit, j'ai voulu au moins rectifier quelques-unes des idées fausses énoncées péremptoirement par Sid Ahmed Ghozali, dans la réponse que j'ai rédigée, certes sans revenir plus avant sur le lourd et peu glorieux passé terroriste, avéré et bien connu de tous de l'Organisation des Moujahidine du Peuple Iranien (OMPI), à laquelle Sid Ahmed Ghozali s'est inconsidérément attaché, pour ne pas dire inféodé depuis quelques années, au risque d'y perdre toute crédibilité politique. Objections d'un Persan exilé au sieur Sid Ahmed Ghozali Il est curieux que, malgré l'évidence, un aussi éminent personnage qu'un ancien Premier ministre et diplomate algérien, de surcroît homme politique chevronné ayant connu l'Iran du Shah, tel que le sieur Sid Ahmed Ghozali, prétende ignorer l'existence d'une opposition iranienne pluraliste et se soit focalisé sur une dissidence, pour le moins controversée du khomeynisme, l'OMPI, pour laquelle il s'est soudainement pris de sympathie depuis près de dix ans, au grand étonnement de beaucoup, lui consacrant une grande partie de son énergie et de son temps (colloques, conférences, lettres ouvertes, entretiens,...). Contrairement à ce que l'ancien Premier ministre et ancien chef de la diplomatie algérienne laisse entendre dans cet entretien, il existe bel et bien une multitude de mouvements iraniens qui contestent la République islamique d'Iran, les plus anciens, les plus radicaux et les premiers historiquement étant les royalistes, et non pas les membres de l'OMPI (Organisation des Moujahidine du Peuple), qui «collaborèrent» activement au régime de l'ayatollah Khomeyni pendant plus de deux ans et demi, jusqu'à leur éviction par leurs frères d'armes islamo-révolutionnaires, qui seule leur valut de rentrer en dissidence, forcés et contraints... De même que douter de la sincérité de l'engagement inconditionnel de la République islamique aux côtés des Palestiniens revient à nier l'évidence, car il s'agit de l'un des fondements idéologiques et géostratégiques du régime islamique institué par l'ayatollah Khomeyni. Il faut rendre à César ce qui est à César... Par ailleurs, le point de vue de Sid Ahmed Ghozali sur le nucléaire iranien, écho direct de la position officielle de l'OMPI, est absolument marginal et atypique dans les milieux iraniens. De fait, et a contrario, la presque totalité (à l'exception de l'OMPI) des mouvements iraniens d'opposition, de la gauche à la droite, des Républicains aux Royalistes, se félicitent unanimement du programme nucléaire iranien, initié d'ailleurs par le Shah, réprouvant et fustigeant l'attitude hostile de l'Occident qui s'y oppose, patriotisme perse oblige. Ce même Occident qui, deux poids deux mesures, pendant qu'il s'indigne pour le nucléaire, se tait sur le soutien au terrorisme international des mollahs et se fait si abominablement conciliant pour tout le reste (massacres, exécutions...). Bref, aux yeux des opposants iraniens en général, et de ceux de la première heure comme moi-même qui luttons depuis plus de trois décennies (depuis au moins 1979) contre le totalitarisme barbare de la funeste République islamique qui succède à plus de 2.500 ans de Monarchie perse, l'intrusion, relativement tardive et inopportune d'un homme d'Etat algérien dans la lutte politique exilique iranienne, de surcroît aux côtés de l'OMPI, mouvement marginal et déconsidéré, donne la pleine mesure de l'ignorance et de la bévue des étrangers, Orientaux comme Occidentaux, sur les questions iraniennes que l'on ne peut ni ne doit aborder sans une connaissance approfondie de l'Histoire politique et sociale plurimillénaire de l'Iran, le plus vieil Etat-nation de l'Humanité... * Royaliste perse, président de l'organisation royaliste Yadgare Shahanshahan