Accompagné du chef de l'établissement qui tenait à nous prendre pour témoins, nous assistons à la sortie des classes du CEM Okba Ibn Nafi, se trouvant en face de Dar El Hayat. Les élèves évoluent collés les uns aux autres pour ne pas dépasser le trottoir, parce qu'ils savent pertinemment que le moindre débordement sur la chaussée peut être fatal pour l'un d'eux. En effet, la rue Sidi El Hasni sur laquelle s'ouve la porte de sortie de cet établissement est encombrée d'engins de toutes sortes: bus, voitures et camions. Aux heures de pointe, qui coïncident avec la sortie des élèves et des enseignants, elle devient tout bonnement infernale. Précisons que pas moins de 600 élèves fréquentent cet établissement. Parmi les bus qui ont décidé d'emprunter cette ruelle, large de quelques mètres, on nous signale ceux des lignes 51, 34 et 28. Plus grave encore, certains bus observent leur arrêt carrément devant la porte de sortie de l'établissement. «J'ai été traité de tous les noms quand j'ai essayé de persuader un chauffeur d'effectuer son arrêt plus loin », nous dira le directeur de l'établissement. D'autre part, les commerçants des ruelles parallèles ne se gênent aucunement pour stationner leurs véhicules sur le trottoir en face de l'école, ce qui complique davantage la circulation dans cette ruelle. Notre interlocuteur notera qu'initialement cet accès était interdit à la circulation et certains se sont arrogés le droit d'enlever la plaque de signalisation instituant cette interdiction. En concertation avec l'association des parents d'élèves, le directeur de l'établissement a saisi le directeur de la Sûreté de la wilaya d'Oran, en date du 26 septembre dernier. Il a aussi signalé cette situation à la direction du Transport. Bien évidemment, sa tutelle est tenue également au courant de toutes ses démarches. « Je vis dans une angoisse perpétuelle depuis qu'un élève ait été frôlé par un bus au début de l'année scolaire », nous lance-t-il. De son côté, l'association des parents d'élèves a essayé, la semaine dernière, de prendre langue avec le chef de sûreté de wilaya. Comme ses membres n'ont pas été reçus par ce responsable, à cause de ses occupations sans doute, ils ont signalé sur le carnet des doléances de cette institution l'objet de leur visite. Ils attendent une quelconque mesure de la part des responsables concernés sinon, nous dit-on, ils passeront à une action pouvant donner de la visibilité publique à leur requête. D'un autre côté, le chef de l'établissement nous signale que la facturation d'Internet que lui pratique Algérie Télécom ne l'encourage pas à ouvrir un espace Internet au niveau de l'établissement pour le mettre gracieusement à la disposition des élèves et ainsi les retenir sur place. Exhibant une copie de la facture, il nous affirme que ce fournisseur public exige 9.112 DA par mois pour une connexion d'un débit de 512 kb. «Au fait, nous payons le tarif des établissements professionnels», souligne t-il. «Or, Internet pour nous est un instrument d'apprentissage, du moins un moyen pour éviter aux élèves d'être exposés aux dangers de la rue », ajoute-t-il. Mais il a bonne espérance que l'administration d'Algérie Télécom, à qui il a adressé une correspondance, prenne en considération sa requête.