La lutte contre le blanchiment d'argent en Algérie se renforce. La Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) verra prochainement l'organisation de ses services techniques codifiée par arrêté conjoint du ministre chargé des Finances et de l'Autorité chargée de la Fonction publique. C'est ce que stipule un décret exécutif promulgué le 10 octobre dernier complétant le décret exécutif du 7 avril 2002 portant création, organisation et fonctionnement de cet organisme de contrôle. La lutte contre le crime financier s'accélère. Il y a huit ans, le gouvernement a créé une cellule de traitement du renseignement financier. Mais cet organisme n'a commencé à fonctionner qu'en février 2004. Une année après, le gouvernement a promulgué une loi pour traquer le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. La cellule du renseignement financier est un organe indépendant, chargé de recueillir, traiter, analyser et échanger avec les organismes homologues étrangers des renseignements financiers dans le but de contribuer à la détection, la prévention et la dissuasion du recyclage des fonds issus de la criminalité et du financement des activités terroristes. L'objectif de la création de cette cellule de renseignement financier est se mettre en conformité aux standards internationaux en la matière. Cette cellule fonctionne selon les normes édictées par le GAFI (Groupe d'actions financières, créé par le G8). Le développement de ce dispositif de contrôle est aussi encouragé et soutenu par le Programme mondial contre le blanchiment d'argent, (GPML- Global Programme Against Money Laundering) et l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC). La cellule de renseignement financier reçoit des déclarations de soupçon de la part des banques. Les déclarations ne concernent pas seulement le blanchiment d'argent. Elles peuvent concerner aussi le financement du terrorisme. Une fois que la déclaration est analysée et traitée, la cellule décide de transmettre ou non le dossier à la justice. Il est même arrivé où la justice a statué sur un cas où le montant de blanchiment s'est élevé à 7,8 millions de dollars. Tant que la justice n'est pas intervenue, cette cellule ne peut pas considérer que tout le montant suspect relevé correspond à un blanchiment. L'argent du blanchiment est soit le produit de vente de stupéfiants, soit celui de la corruption, soit de rançons de kidnapping, de proxénétisme La cellule de renseignement financier ne peut entrer en action que sur la base d'une déclaration de soupçon. Par ailleurs, il est à souligner que, lors de la récente présentation devant les députés, de son rapport annuel, le gouverneur de la Banque d'Algérie a relevé des défaillances dans le dispositif de contrôle des opérations financières. L'enquête de la Banque d'Algérie a relevé des carences au niveau de cinq institutions contrôlées. La carence concerne notamment la mise en oeuvre opérationnelle du dispositif de lutte contre le blanchiment. «Le dispositif de contrôle demeure incomplet dans sa partie de mise en oeuvre opérationnelle», note la Banque d'Algérie. Le rapport de la Banque d'Algérie souligne également des carences dans les procédures relatives à l'identification du client.