C'est un véritable signal de détresse en direction des autorités locales que lancent les habitants de la maison délabrée et menaçant ruine sise au 99, impasse Laïd Ould Tayeb, à Médioni. Pas plus tard que la semaine dernière, à la veille de l'Aïd El-Adha, un énième effondrement partiel s'est produit dans cette vieille habitation datant de l'époque coloniale : un pan entier s'est détaché de la dalle et s'est affaissé violemment sur le sol du petit patio. Réveillées par le fracas, la mère et ses deux filles ont accouru vers la rue pour fuir le danger. Une réaction devenue du reste un réflexe, une habitude pour ces habitants. Un père de famille est décédé, il y a 22 mois, suite à une maladie due en grande partie aux conditions malsaines et au mal-être de cette «épave». Murs fissurés, plafonds crevassés et érodés, piliers fléchis, dalles éventrées La structure de la bâtisse ne tient qu'à un cheveu. L'odeur d'érosion empeste les lieux. A force de «rafistoler» les parties détériorées avec du plâtre, des contreplaqués, des tôles en zinc et autres matériaux, cette habitation ressemble à présent plutôt à un taudis extrêmement misérable. Un lieu où l'intimité et la décence sont de vains mots. La bâtisse se trouvant dans un état d'instabilité critique, il n'est plus besoin que d'un souffle de vent ou d'une petite averse pour qu'un effondrement survienne : le sinistre peut se produire à tout moment et sans aucun facteur extérieur. Autant dire que le danger guette la vie de cette mère, fille de chahid, et ses enfants. Pourtant, les démarches pour acquérir un nouveau toit ont été faites à plusieurs reprises. En vain ! Se prévalant d'une fiche de recensement comme sinistrés et prioritaires dans les programmes de relogement établis par les services de la wilaya en date du 18 avril 2008, ainsi que des engagements par écrit émanant des services de l'APC par le biais du secteur urbain d'El-Hamri, les occupants des lieux n'ont pas vu pour autant leurs noms figurer sur la liste des bénéficiaires de logement dans le cadre des différents programmes de résorption de l'habitat précaire, des familles sinistrées, etc. Le blocage ? «Il se situe au niveau de la daïra», selon une habitante des lieux, pour des raisons qui demeurent «non justifiées et entièrement inconnues.» D'où cet appel urgent émis par ces sinistrés à l'endroit du premier chef de l'exécutif pour mettre un terme à leur calvaire et éviter ainsi l'irréparable.