Si le manque de liquidités au niveau des agences postales d'Oran, durant les jours qui ont précédé la célébration de l'Aïd El Kébir, était expliqué par une demande inhabituelle qui a faussé toutes les prévisions, quelle explication peut-on donner quant à la persistance de ce manque depuis samedi ? Hier, les usagers du CCP étaient surpris de ne pas pouvoir effectuer des retraits, aussi minimes soient-ils, en raison du manque d'argent et ce, dans la majorité des bureaux et agences postales sauf celle de Houha (boulevard Mascara) qui avait fait le plein dès les premières heures de la journée, après que la nouvelle ait été répandue. Ailleurs, comme c'est le cas de la poste d'Oussama (Boulanger) où les agents étaient dans une gêne, en répondant à chaque usager, que les caisses sont vides. Pour en savoir plus sur cette situation inquiétante et qui, à la longue, pourra discréditer l'un des services publics les plus prisés, nous avons tenté de prendre attache avec la direction de la Communication d'Algérie Poste relevant de la direction générale, mais en vain. A ce sujet, il est aberrant que pour un problème qui survient à Oran, la seule source habilitée à s'exprimer est la DG, alors qu'un responsable local pourrait, en connaissance des particularités propres à sa wilaya, donner des explications. Cette situation devra, selon des postiers, être prise en charge par les responsables d'AP d'autant qu'à partir d'aujourd'hui, commencera le versement des pensions de retraite pour des milliers de retraités qui ont été déjà frustrés avant l'Aïd, eux qui croyaient qu'ils allaient encaisser leurs pensions. Cette situation a fait réagir, la semaine dernière, le directeur d'Algérie Poste qui s'est prononcé, clairement et sans détours, sur ce manque de liquidités, devenu presque chronique, en reconnaissant que la poste n'a jamais vécu une telle situation et que la faute incombe à la Banque d'Algérie qui n'arrive plus à contrôler le flux d'argent circulant beaucoup plus dans les circuits informels et en dehors des institutions bancaires.