A la fin du derby WAT-MCO, les supporters oranais sont tombés dans un véritable guet-apens. Après le déluge de pierres qui s'abattra sur les véhicules immatriculés 31 au niveau de la route de Saf Saf où deux bus auraient été renversés, ceux-ci changeront d'itinéraire via la zone industrielle, soit par Aïn Defla où le même scénario se réédita. En effet, le convoi de bus et de voitures sera la cible de jets de pierres au niveau du rond-point de Chetouane, à hauteur de la cité des 270 logements. La violence sera maîtresse des lieux. Ivres de rage, de jeunes Oranais poursuivront les auteurs de jets de pierres jusqu'à l'intérieur de ladite cité. Des échauffourées sanglantes éclateront entre les protagonistes. La panique s'empara des habitants. Nonobstant des youyous de «victoire» stridents fusèrent des balcons. La circulation automobile sera détournée vers Ouzidane. Une jeune fille qui était en compagnie de sa mère a failli être enlevée du côté de la résidence des étudiantes au lieu-dit DNC, selon des témoins. La situation était visiblement incontrôlable. Les GIR et la police antiémeute usèrent de grenades lacrymogènes en direction des groupes de jeunes encagoulés et massés aux alentours de la cité afin de barrer la route aux «visiteurs» qui allaient emprunter la RN 22 et vraisemblablement l'autoroute. L'air était irrespirable à cause de l'odeur dégagée par des gaz de «dissuasion». La chaussée était jonchée de bris de verre (des pare-brise) et de projectiles divers. Un mat (porte-drapeau) gisait sur le sol. Un bus ETUT sera sérieusement endommagé. Plusieurs voitures subiront le même sort. Un magasin de fruits et légumes situé à proximité du nouveau lycée sera pillé et le fourgon Master de son propriétaire vandalisé. «Qu'il soit maudit ce foot», lancera, dépité, un officier de police qui se démenait comme un diable. Un bus Hyundai local (destination Ouled Mimoun) était ostensiblement escorté par des agents de sécurité de peur d'une «bavure». Des agents en civil munis de bâtons s'attachèrent à rétablir l'ordre. Voyant les fourgons de gendarmes escorter les Hamraouas, les «émeutiers» du foot de l'ex-Négrier bombardèrent à coups de pierres les forces de l'ordre combinées. Les forces antiémeutes au niveau de Aïn Defla et du rond-point de Chetouane ont veillé jusqu'à une heure tardive de la soirée. On notera la présence du chef de daïra, de celui de la sûreté de daïra, du chef de brigade de la gendarmerie et du P/APC. Ces fâcheux incidents se solderont, faut-il le signaler, par des blessés et des dégâts matériels. Il sera procédé à des interpellations, croit-on savoir. Au fait, pourquoi le cortège «rouge» n'a-t-il pas opté pour la route de Sidi Bel Abbès ? A ce titre, on est en droit de se demander si la commission de sécurité ad hoc est en mesure d'anticiper de tels débordements «extra muros». La réalité du terrain prouve le contraire. Ceci dit, la violence a de beaux jours devant elle. Pour rappel, la localité de Chetouane, de par sa position de carrefour, avait vécu des échauffourées semblables (un mort) à la suite du match qui opposa le WAT à la JSK en juin 2002. Enfin, il convient de souligner que ce genre d'incidents ne peut que ternir l'image de la capitale des Zianides qui s'apprête à abriter sa manifestation culturelle mondiale.