Près de 500.000 emplois ont été créés durant la période allant de janvier à la mi-novembre 2010», a annoncé, hier, Saïd Anane, directeur de l'emploi au ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale. «L'objectif du ministère est ainsi atteint», s'est félicité ce responsable qui était l'invité de la radio chaîne 3. «Pas moins de 169.379 personnes ont été embauchées par le placement classique, 221.000 autres ont été recrutées via le dispositif d'insertion professionnelle (DAIP) et 70.800 emplois ont été créés dans le secteur de la micro entreprise», détaille M. Anane. Et de rappeler que le plan quinquennal du gouvernement 2010-2014 vise un objectif de créer 3 millions d'emplois. «Le même plan consacre 530 milliards de dinars pour financer les dispositifs d'insertion des primo-demandeurs d'emploi. A lui seul, le dispositif DAIP dispose d'un budget de 25 milliards de dinars», explique l'invité de la radio. Selon lui, l'ANSEJ et la Caisse nationale du chômage (CNAC) ont des budgets estimés respectivement à 12 et 6 milliards de dinars chaque année. «Ces deux dispositifs ont créé 71.000 emplois à la mi-novembre 2010, contre 37.000 et 75.000 emplois respectivement en 2008 et en 2009», précise M. Anane. Et d'estimer que «la décentralisation de l'ANSEJ en 2008 a donné d'excellents résultats». Interpellé sur la précarité des indemnités offertes aux jeunes (12.000 dinars par mois pour les diplômés et 6.000 dinars par mois pour les non-diplômés) par les différents dispositifs d'insertion, M. Anane aura cette réponse: «Ce qu'assurent nos dispositifs est une indemnité mais pas un salaire. Les primo-demandeurs d'emploi sont accompagnés pour être insérés dans le monde du travail. Le DAIP a donné de bons résultats puisque plus de 20.000 jeunes ont été insérés via ce dispositif. Au bout d'une année, 8% et 11 % d'entre eux ont respectivement décroché un CDI et CDD. 81% ont été embauchés à la faveur de contrats de travail aidé. Le taux d'insertion a été amélioré par la nouvelle réforme». Et d'ajouter: «Nous n'avons rien inventé. Cela se fait dans tous les pays du monde. Nous avons choisi deux traitements pour lutter contre le chômage. Un traitement économique et un traitement social». Et d'affirmer que «120.000 diplômés arrivent chaque année sur le marché de l'emploi». «L'Office national des statistiques (ONS) situe le taux de chômage des 16-24 ans à 21%. En 2003, ce même taux était de 49%. C'est vous dire que nos dispositifs ont été très efficaces», affirme M. Anane. Selon l'ONS, le taux de chômage s'établit actuellement à 10% de la population active. Ce taux est légèrement inférieur à celui de 2009 (10,2%) et en recul par rapport à 2008 (11,3 %). Officiellement, l'Algérie compte 1,07 million de chômeurs pour une population active de près de 11 millions de personnes, a indiqué dimanche dernier l'ONS. Interrogé sur l'efficacité des dispositifs d'insertion des jeunes dans les régions défavorisées, tels le Sud et les Hauts Plateaux, M. Anane dira que «l'Etat lutte contre le chômage en actionnant trois leviers: le développement des infrastructures, l'encouragement de l'agriculture et l'incitation à l'investissement». «Les taux d'intérêts sont bonifiés jusqu'à 95% dans ces régions», rappelle-t-il. L'Etat continuera-t-il à subventionner l'emploi? Réponse de M. Anane: «La politique d'aide à l'emploi est budgétisée sur cinq ans. Au-delà de 2014, le cap sera mis sur le développement du secteur hors hydrocarbures».