Ils seront une quarantaine d'éducateurs spécialisés activant pour le compte de l'Association d'aide aux enfants déficients mentaux (AADM) qui seront en grève le 7 du mois en cours. Selon les représentants du personnel, cette action de protestation est un SOS lancé en direction des pouvoirs publics, à quelques jours de la journée de l'handicapé, pour trouver et dans l'urgence des solutions à leur situation de précarité salariale, sous peine de voir les 5 centres pilotés par l'association fermés et les 250 pensionnaires livrés à eux-mêmes. Nos interlocuteurs estiment, en partant du principe universel « à travail égal, salaire égal », que le moment est venu pour que la tutelle, à savoir le ministère de la Solidarité, se penche sérieusement sur la question des disparités salariales. Ils illustrent leurs propos par une comparaison : l'éducateur spécialisé de la Fonction publique perçoit un salaire de plus de 23 000 dinars, alors que ceux des associations ne sont rémunérés qu'à hauteur de 13 000 dinars. Cet écart important est démotivant et «nécessite l'intégration de ce personnel au sein de la Fonction publique». Cette option permettra aux diverses associations versées dans ce créneau de mieux respirer sur le plan financier, sachant que les frais de journée versés, à savoir 313 dinars, et seulement pour les jours ouvrables, par la CNAS à ces dernières reste en deçà des besoins et ne peuvent permettre de meilleures perspectives. Pour rappel, la convention signée par la caisse de sécurité sociale avec cette association stipule que les enfants présentant une déficience doivent être pris en charge par un personnel formé à cet effet en vertu du décret 87-257 portant création du Centre national de formation des personnels spécialisés des établissements pour handicapés. Par ailleurs, le personnel en question considère que la double, voire la triple tutelle, à savoir la Santé, le Travail et la Solidarité, ne permet nullement une meilleure gestion des ressources humaines. Selon eux, la solution idéale est de détacher les éducateurs au profit de ces associations qui pilotent la majorité des centres spécialisés à l'échelle nationale. Cette problématique n'est pas nouvelle. Le personnel spécialisé de l'AADM avait déjà alerté la tutelle en 2004 à travers une correspondance qui n'a reçu aucun écho. L'autre défaillance relevée par nos interlocuteurs est « l'absence du conseil d'administration de l'association, en dépit de la réglementation datant de 2002 et amendée dans le même sens en 2010».