Selon le responsable d'une association pour la protection de la nature qui s'est exprimé hier dans le cadre de l'émission «Forum» de la radio régionale, la population de la wilaya de Constantine commence à s'imprégner de la problématique de l'environnement et de son corollaire, la création des espaces verts et le reboisement. Toutefois, cette tendance reste encore très éloignée de la culture de l'environnement. Le même responsable a déploré à la fois l'absence de notion d'espace vert chez la majorité des citoyens et un déficit de pépinières à Constantine. « Il nous faut inculquer une culture des espaces verts au sein de la société en général et dans les établissements scolaires pour sensibiliser les futures générations sur l'importance de ces derniers, notamment en milieu urbain», a estimé M. Sebbih. Aussi, le constat qui a été fait par les différents responsables du secteur, invités sur le plateau pour débattre du thème des espaces verts et du patrimoine forestier à l'occasion de la Journée mondiale de l'arbre qui est célébrée aujourd'hui, est loin d'être encourageant. Ainsi, selon le conservateur des forêts, la couverture forestière de la wilaya ne porte que sur 11% des 27.000 hectares de la surface. Un autre intervenant dira qu'en matière de couverture en espaces verts, Constantine arrive péniblement à atteindre un mètre carré par hectare et par habitant. Dans le même temps, la ville du Khroub atteint presque 2 m2, selon la déclaration faite par le représentant de cette commune, alors que la norme universelle est de 15 m2. De son côté, le conservateur des forêts de la wilaya, M. Mohammedi, a évoqué les dangers qui menacent constamment le patrimoine forestier agressé par les feux de forêts, l'abattage clandestin des arbres (600 arbres abattus en 2010 à Aïn-Abid, Djebel Ouahch et El-Djebbas) et le bétail qui détruit les jeunes arbustes. En matière de développement, il a signalé un programme national sur 25 ans qui est mené depuis 2001 pour planter 1.200.000 hectares d'arbres, dont 15.000 pour Constantine. Il cite encore les dommages causés au patrimoine forestier par les projets structurants comme l'autoroute Est-Ouest, ou à El-Méridj, où pas moins de 4.500 arbres ont été enlevés, ou le tramway et le Transrhumel sur un couloir de 11 hectares, où 1.200 arbres ont été déracinés dans le cadre de la procédure d'utilité publique. Ce responsable termine en signalant la mise sur pied d'un programme quinquennal 2010-2014 de développement rural de 33 milliards de centimes pour la plantation d'oliviers sur 350 hectares, des arbres fruitiers, la construction des routes et des retenues collinaires ainsi que la mise en valeur des terres agricoles sur 50 hectares. Sur un autre registre, un responsable de la direction de l'environnement a recensé 18 jardins publics à Constantine, dont sept sont fermés pour diverses raisons. Il s'éleva particulièrement sur le flou qui existe dans les esprits des citoyens quant à l'usage public de ces espaces verts. Les dossiers du parc d'attractions de Djebel Ouahch, de la forêt de Chettaba, de Baaraouia et du site d'El-Méridj sont revenus dans les débats sous l'angle des loisirs familiaux. A ce sujet, le conservateur a déclaré que ces dossiers sont bien pris en charge par les secteurs concernés. «Seulement, précise M. Mohammedi, il y a le problème de la sécurité des familles qui se pose pour tous ces lieux, plus spécialement pour le parc de Djebel-Ouahch. Il en est de même pour les jardins publics situés au centre-ville qui ne sont pas fréquentés par les familles à cause de la faune de gens qui les squattent à longueur de journée. Il faut considérer qu'il reste beaucoup à faire, que ce soit dans le domaine civique ou pour inculquer la culture des espaces verts dans l'esprit de nos concitoyens », a conclu le conservateur des forêts.