Les travailleurs du groupe Sonelgaz, toutes filiales confondues, ont décidé d'observer, aujourd'hui, un mouvement de protestation contre ce qu'ils qualifient de «situation déplorable des travailleurs». Un mouvement qui tire son originalité dans le fait qu'il ne répond pas à un quelconque appel lancé par le syndicat de l'entreprise, mais par les travailleurs eux-mêmes qui se sont servis c'est la mode actuellement- du site social Facebook pour faire circuler le mot d'ordre. Concrètement, le mouvement devra se traduire, selon ses initiateurs, par un «rassemblement des travailleurs devant les entrées des établissements, avec maintien du service minimum.» Néanmoins, aucune indication n'a été donnée sur la durée exacte du mouvement, même si certains groupes qui se sont constitués sur le site social Facebook, ont limité la durée du mouvement à 2 heures seulement, de 08h à 10h, juste pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur leurs revendications. C'est le cas notamment d'un groupe qui s'est fait baptisé «Sonelgaz-Révolution». Un groupe où l'on enregistre 851 membres. A la lecture des commentaires postés par ces derniers, on dénote une certaine «confusion» notamment sur la forme à donner à ce mouvement. «S'agit-il d'une grève ou d'un mouvement de protestation ?», s'interrogent plusieurs membres de ce groupe. Les réponses postées n'en sont pas moins confuses. Pour beaucoup de réponses, «protestation ou grève, cela importe peu, car l'essentiel est de se faire entendre.» Pour d'autres pages de groupes sur Facebook, comme celle baptisée par ses concepteurs «Sonelgaz Grève Révolution», l'appel a le mérite d'être plus clair. Il est effectivement question de «faire grève». Sauf que là aussi, il n'est pas mentionné si ce mouvement de grève sera observé tout au long de la journée ou seulement durant quelques heures. D'autres initiatives ont, cependant, utilisé Facebook comme premier support virtuel pour pouvoir d'abord tâter le terrain et bien s'organiser avant de passer à l'action, en mode «réel». C'est le cas notamment des travailleurs de la direction de Distribution d'Oran qui ont collecté plus de 300 signatures d'adhésion au mouvement de protestation, décidé sur un ensemble de personnels composé de 500 travailleurs. Dans une lettre adressée au Président-directeur général de Sonelgaz, dont une copie a été transmise à la l'inspection du Travail, les contestataires énumèrent plus d'une vingtaine de revendications socioprofessionnelles. Parmi ces dernières, on peut citer, à titre illustratif, celle ayant trait à la revalorisation des salaires, l'amélioration des moyens de travail (véhicules, dotations de système informatique, matériel de sécurité, ), décentralisation des œuvres sociales, revalorisation du régime indemnitaire et introduction de nouvelles primes, entre autres. Mais parmi les mesures phares décidées par ce collectif des travailleurs, celle ayant adopté «la déclaration de retrait de confiance au syndicat actuel ainsi que les représentants du comité participatif et cela à compter du 04/04/2011.» Pour ce qui est de la position officielle de l'administration de Sonelgaz, face à cette levée de boucliers des travailleurs, nos tentatives de prendre attache avec la direction générale ont toutes échoué. Nos tentatives de joindre par téléphone la responsable de la communication à la Direction générale de Sonelgaz ont eu le même sort.