Le groupe Sonelgaz a annoncé, dans un communiqué diffusé avant-hier soir, l'ouverture «imminente» de négociations collectives au sein de ses filiales. Une décision qui, semble-t-il, n'a pas eu l'effet escompté d'atténuer la tension au sein du front social. Bien au contraire, la contestation version Facebook compte, selon ses représentants, passer à la vitesse supérieure. Après le «succès» de l'arrêt de travail de deux heures auquel il a été appelé lundi dernier, et vu que «l'administration continue de faire la sourde oreille aux véritables revendications des travailleurs de la base, il a été décidé la tenue d'une grève générale de trois jours à partir de mardi 12 avril en cours». Dans son communiqué, le groupe Sonelgaz explique que cette décision a pour objet de prendre en charge les revendications «légitimes» formulées en mars dernier par la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières (FNTIEG). L'annonce a été faite à l'issue d'une réunion des principaux dirigeants et PDG des sociétés du groupe Sonelgaz, ainsi que des représentants de la FNTIEG, pour évaluer l'état du climat social au sein de ces sociétés, marqué lundi dernier par un arrêt de travail de deux heures dans un grand nombre d'unités pour exiger notamment des augmentations salariales sur la base de la révision du régime indemnitaire. Selon les termes du communiqué, les dirigeants du groupe public «ont manifesté leur volonté de répondre aux revendications légitimes des travailleurs en prenant en considération les contributions de l'ensemble des parties prenantes afin d'établir un constat commun et engager ainsi le processus de négociation». «La longue tradition en matière de dialogue social du groupe Sonelgaz a toujours montré l'efficacité des décisions qui se sont appuyées sur un dialogue constant et une concertation régulière», souligne encore cette source. Oscillant entre deux heures et une journée entière, selon les cas, les arrêts de travail observés lundi sont cependant considérés comme «illégaux» et «seront traités en tant que tels», avertissent des responsables de l'entreprise cités par l'APS, qui s'appuient en cela sur la loi et sur les conventions collectives des sociétés du groupe. Une information annoncée mercredi dernier par des cadres du groupe ayant pris part à la contestation, qui ont affirmé au Quotidien d'Oran qu'en effet, « les PDG des filiales ont demandé à leurs services l'établissement de listes de l'ensemble des travailleurs ayant participé à l'arrêt de travail», en vue, ont-ils précisé, «d'opérer des ponctions sur salaires, mais aussi et surtout des sanctions administratives à leur encontre». Une démarche qui, selon les contestataires, n'a d'autre objectif que de «tenter d'intimider les travailleurs». Et d'ajouter : «Nous comprenons qu'on veuille engager des négociations dans le cadre de la plate-forme présentée par la fédération le 22 mars 2011. Seulement, cette plate-forme de revendications des droits des retraitables n'est pas traitable car elle est dépassée par les plates-formes adoptées par les travailleurs de la base. D'autant plus que la représentativité de la fédération est ébranlée...», affirment les représentants des travailleurs. Aussi, ajoutent-ils, «tous les travailleurs de la base contestent Telli Achour et ses acolytes, le mandat du bureau de la Fédération ayant expiré en juillet 2009 et il n'a pas été renouvelé. Des membres du bureau sont en retraite et ils continuent de faire partie des CPN. Le secrétaire général est condamné à une peine d'une année de prison avec sursis assortie d'une amende de 200.000 dinars : et de ce fait, il n'a plus le droit d'exercer les fonctions électives ou représentatives (...)». Par ailleurs, des responsables du groupe Sonelgaz, cités par l'APS, estiment que des négociations menées précédemment avaient abouti, déjà en 2010, à des accords collectifs améliorant «de manière significative» le revenu des salariés des sociétés du groupe Sonelgaz «de l'ordre de 50% par des augmentations des salaires ou du régime indemnitaire». Dans son communiqué, la direction rappelle aussi le «succès» de la restructuration du groupe, devenu un holding de 44 sociétés, dont 36 sont pleinement propriété de Sonelgaz. Cette restructuration a également permis la naissance de plans de recrutement et de formation «jamais égalés», donnant lieu à l'embauche, en l'espace de quelques années, de 15.000 jeunes universitaires, techniciens et techniciens supérieurs dans toutes les filiales, lesquelles disposent toutes de conventions collectives, se félicite encore l'entreprise.