Des membres du conseil syndical UGTA de l'APC de Constantine ont menacé, hier lundi, de paralyser, par une grève illimitée, l'administration communale si, ont-ils averti, «les manœuvres dilatoires menées par des membres de l'union locale UGTA centre, dont le mandat a expiré, continuent, visant l'installation d'une section syndicale parallèle à celle qui active déjà à notre niveau». Mais ce qui a provoqué le plus la colère des travailleurs communaux, a affirmé un membre du conseil syndical, est le fait d'apprendre que «le président de l'APC lui-même se serait engagé dans cette opération puisqu'il a donné son feu vert aux représentants de l'union locale centre pour mener campagne au niveau des 9 secteurs urbains afin de préparer l'élection d'une autre section syndicale». S'exprimant au nom de ses collègues du conseil syndical, M. Zemmouri Abdelouahab, secrétaire général de ce conseil, nous a confirmé la crise syndico-syndicale dont les prémices commencent à se dessiner à l'APC de Constantine, en nous remettant une motion adoptée lors de la réunion tenue par le conseil syndical samedi dernier le 16 avril. Dans cette motion, il est spécifié que les membres du conseil syndical ont appris «le scandale provoqué par certains membres de l'union locale centre, dont les mandats ont expiré, en connivence avec un membre de l'APC, dans le but de créer la zizanie et la division parmi les travailleurs communaux en tentant de créer une section syndicale parallèle au bureau de coordination actuel», composé également du Snapap, l'autre syndicat implanté à la mairie de Constantine. Aussi, les signataires de la motion considèrent que cette action parallèle est illégale au regard des statuts de l'UGTA. C'est pourquoi ils demandent la cessation immédiate de «cette mascarade» comme ils l'ont qualifiée, menée avec la bénédiction de cet élu de l'APC et de considérer comme nulles toutes les décisions et dispositions lors des réunions tenues avec les travailleurs de secteurs urbains. Ils rejettent également tout procès-verbal signé par M. Boumendjel Foudil, secrétaire général de l'union locale centre, ou une autre partie dont le mandat a expiré. A la fin, le conseil syndical déclare qu'il décline sa responsabilité à propos de tout dérapage qui pourrait survenir dans les secteurs urbains et pouvant conduire à la paralysie des services par des grèves sauvages déclenchées par les travailleurs communaux. Interrogé hier, M. Zemmouri nous a déclaré explicitement que «les membres de l'union locale centre qui mènent cette opération n'ont aucune compétence pour installer de nouvelles sections syndicales puisque l'union de wilaya et les unions locales et territoriales, dont les mandats ont expiré, sont dissoutes. Quant à l'élu cité dans la motion, il occupe la fonction de chef d'un secteur urbain. «Ces messieurs, dit-il, veulent tout simplement prendre les devants pour placer leurs hommes en prévision des futures élections au niveau de l'union de wilaya. Mais les travailleurs ne vont pas participer à cette mascarade», a-t-il conclu. A noter que les nombreuses tentatives de contacter le maire pour avoir son point de vue sur la situation ont été vaines, ce dernier, étant occupé à l'inauguration officielle de Youm El Ilm, ne répondait pas au téléphone.